Le cœur n’est pas à la fête chez de nombreux travailleurs sénégalais.
Sidya Ndiaye, le secrétaire général de la Fgts affirme que les travailleurs sacrifient juste à la tradition en se rassemblant mais rien de plus. «Si vous voyez bien, cette année, nous avons mis la pédale douce parce que le temps n’est pas à la fête, le cœur n’y est pas», dit-il. «Aujourd’hui, c’est un jour de fête, mais si vous faites un sondage vous vous rendrez compte que les travailleurs ont le cœur gros parce que l’essentiel des revendications sont en l’état, ne sont pas encore satisfaites. Vous constatez l’ébullition du front social», poursuit-il.
«Au niveau de la santé, nous allons en grève demain (aujourd’hui, Ndlr). C’est extraordinaire ; après la fête, nous enchaînons avec 72 heures de grève parce que les accords qui datent de 2014 ne sont pas respectés. Est-ce que c’est normal qu’on ne respecte pas des accords signés depuis 2014», affirme encore Sidya Ndiaye. Ce dernier qui rappelle qu’ils ont déposé un préavis avec And Guesseum depuis le 27 décembre. Mais, au moment où il parle, rien de concret n’a été fait. Ajoutant qu’il faut que les populations sachent qu’ils sont déterminés à se battre bec et ongles pour le respect de ces accords.
En outre, il dénonce le non paiement des salaires des contractuels du ministère de la Santé du plan Cobra et Jica. «Pensez-vous normal que le Japon mette à la disposition du Sénégal près de 44 milliards et qu’on ne soit pas en mesure de payer des salaires qui ne font même pas 5 milliards, ce n’est pas sérieux», s’insurge le secrétaire général de la Fgts.
La seule embellie du front social aux yeux du syndicaliste reste le dénouement dans la crise scolaire. «Heureusement qu’au niveau de l’éducation, il y a des avancées et dans les jours à venir espérons que les choses vont rentrer dans l’ordre. Les parents d’élèves et les élèves avaient la peur au ventre en raison de la non-application des accords. Les accords ont force de loi ; ils sont faits pour être respectés. On ne signe pas des accords qu’on ne va pas respecter», dit-il. «On va sauver l’année scolaire comme on dit, mais est-ce que l’éducation doit se limiter à sauver l’année. Il est temps que nous fassions un diagnostic sans complaisance pour que l’école publique puisse redorer son blason», conclut Sidya Ndiaye.
Charles Gaïky DIENE