Les enfants drépanocytaires de l’hôpital d’enfants Albert Royer vivent actuellement un véritable calcaire.
Et, pour cause, la morphine, médicament utilisé par les médecins pour réduire la douleur intense des patients n’est plus disponible. Une situation qui inquiète Dr Indou Dème Ly, coordonnatrice des activités au niveau de l’unité de soins ambulatoires pour enfants et adolescents drépanocytaires.
A l’hôpital d’enfants Albert Royer, les drépanocytaires sont dans le désarroi. La rupture de la morphine dans la pharmacie de la structure sanitaire, un médicament utilisé par les soignants pour calmer la douleur intense des patients, est à l’origine de cette détresse. «Une douleur doit être traitée en fonction de son intensité. Mais ; si les molécules nécessaires à la prise en charge d’une douleur intense ne sont pas disponibles, les praticiens sont obligés d’utiliser les molécules qui sont à leur disposition. Et actuellement à l’hôpital d’enfants Albert Royer ce dont nous disposons pour traiter la douleur c’est le paracétamol en forme sirop, comprimés, sachets, etc. Mais nous nous ne disposons pas de morphine qui est la molécule idéale pour traiter les douleurs intenses chez les enfants drépanocytaires», reconnait Dr Indou Dème Ly, coordonnatrice des activités au niveau de l’unité de soins ambulatoires pour enfants et adolescents drépanocytaires. Elle s’exprimait, hier, lors d’un atelier de formation de la prise en charge de la douleur chez l’enfant drépanocytaire. Expliquant les raisons, Dr Dème, soutient qu’il s’agit peut-être d’un problème de législation ou d’un problème d’approvisionnement mais la morphine existe au niveau de la Pharmacie nationale d’approvisionnement. «Aux dernières nouvelles notre pharmacien nous a dit qu’il a fait les démarches pour acquérir la morphine. Mais, jusqu’à ce jour, elle n’est pas encore disponible. Et nous attendons toujours», ajoute la Pédiatre, par ailleurs, enseignante à la Faculté de médecine de l’Ucad.
La drépanocytose est une maladie qui est caractérisée par la douleur. Selon la spécialiste, le taux de prévalence chez l’enfant est de 10 %. Mais, poursuit-elle, cette maladie se présente sous différentes formes. Il peut s’agir d’une forme hétérozygote qu’on appelle la forme AS qui est la plus fréquente. Mais elle n’est pas symptomatique. Et les enfants qui ressentent des douleurs ce sont les enfants qui portent la forme SS ou SC. «La douleur est atroce chez l’enfant. C’est pourquoi, quand un enfant malade arrive, on n’attend même pas que le médecin soit présent, il faut l’installer et préparer des antalgiques», renseigne-t-elle.
Samba BARRY