Une nouvelle plateforme politique regroupant plusieurs partis politiques et Sénégalais d’horizons divers a été mise en place pour mettre fin aux dérives du régime en place.
Mais surtout avec un candidat consensuel à la présidentielle capable de «promouvoir une alternative véritable tournant le dos aux pratiques politiciennes en cours».
Tirant les leçons du non-respect de l’esprit des Assises nationales et de la Cnri, ainsi que des incuries de gestion du pouvoir actuel, des citoyens sénégalais se disant soucieux du devenir de notre pays, ont décidé de mettre sur pied une Initiative politique citoyenne «pour promouvoir une alternative véritable tournant le dos aux pratiques politiciennes en cours». Il s’agit d’un groupe de patriotes sénégalais de toutes générations et de toutes professions, vivant à l’intérieur du pays comme dans la diaspora. On peut citer entre autres Souleymane Guèye Cissé de la Ld-debout, le député Cheikh Bamba Dièye, Bruno d’Erneville, l’ancien député Wagane Faye, Mamadou Ndoye, Mohamed Sall Sao, l’ancien député Famara Sarr, et l’architecte Jean-Charles Tall et plusieurs organisations politiques. «Le président sortant est aujourd’hui disqualifié pour continuer à mériter notre confiance et à présider au destin de notre pays», affirment-ils dans leur manifeste. «Il n’a, ni suivi les orientations de la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales qu’il avait signée, ni respecté son engagement à réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans et à se l’appliquer, ni tenu sa promesse de mettre en œuvre une gouvernance ‘sobre et vertueuse’», ajoutent-ils.
Les initiateurs de l’initiative politique citoyenne affirment que le Sénégal va mal et les Sénégalais sont fatigués. «Cette situation, qui ne peut perdurer au risque de sacrifier notre existence et l’avenir de nos enfants, appelle une mobilisation de tous les patriotes contre les maux dont il souffre». Ces maux ont pour noms entres autres une vision du développement basée sur de mauvais choix économiques ; l’assujettissement des choix de politiques nationales aux intérêts étrangers ; l’absence d’une véritable politique sociale, la paupérisation croissante de nos populations, urbaines et rurales et le pillage de nos ressources ; la persistance, voire l’aggravation d’un chômage endémique, surtout au niveau des jeunes et des femmes ; les attaques contre les droits et libertés des citoyens, notamment de manifestation et de vote ; la perte des valeurs fondamentales de notre société et des principes républicains ; le sectarisme, le clanisme et l’absence d’éthique et de reconnaissance du mérite, à l’origine du discrédit de la politique.
L’Ipc a comme objectif de mobiliser tous les citoyens conscients des dérives et méfaits de deux «alternances ratées» et désireux de mettre fin à la pauvreté des populations, à l’affaissement de la vie démocratique, à la persistance de la politique politicienne et à la perte des valeurs qu’illustrent, de manière scandaleuse, la transhumance et la corruption. L’Ipc se veut un creuset patriotique de femmes et d’hommes compétents et vertueux, engagés solidairement dans la tâche citoyenne de construction d’une véritable offre politique de rupture qui transcende les intérêts partisans et/ou individuels. «A travers une démarche collective qui s’oppose aux luttes de positionnement personnel et aux approches basées sur des candidatures individuelles autoproclamées, lesquelles perpétuent la personnalisation du pouvoir politique, nous créerons une dynamique fédérant des sensibilités différentes pour travailler sur un programme alternatif de gouvernement permettant, par la conjugaison des intelligences, d’offrir au pays les capacités et les perspectives de transformation dont il a besoin», expliquent-ils. C’est pourquoi, dans l’immédiat, «il nous paraît indispensable de commencer par nous engager dans les combats en cours pour des élections fiables et transparentes, ainsi que dans un soutien indéfectible aux secteurs sociaux en lutte et aux forces vives du pays en général».
Ainsi en perspective de la prochaine présidentielle l’Ipc entend sélectionner sur une base collégiale le candidat qui s’engagera, avec les membres de l’équipe, «à se consacrer à la réalisation des réformes attendues dans le cadre d’un mandat unique de transition, ce qu’aucun politicien professionnel du fait de ses alliances et de ses calculs pour l’avenir ne pourrait mettre en œuvre».
Georges Nesta DIOP