La Banque mondiale a rendu public, son rapport sur la situation économique des pays de l’Afrique subsaharienne, Africa’s Pulse.
Le document révèle un niveau inquiétant de la dette de plusieurs pays de la région.
La difficile situation économique de certains pays de l’Afrique subsaharienne dont le Sénégal risque de s’aggraver davantage. Selon la Banque mondiale, à partir de 2013, la dynamique et la composition de la dette publique ont considérablement changé. Dans la région, la dette publique est passée, en moyenne, de 37 % à 56 % du Pib entre 2013 et la fin de l’année 2016. Pis, il ressort des résultats des analyses que plus de deux tiers des pays enregistrent une augmentation de plus de 20 points de pourcentage. «Dans la région, les risques qui pèsent sur la soutenabilité de la dette ont significativement augmenté au cours des dernières années : 14 pays présentaient un risque élevé de surendettement à la fin de l’année 2017, contre 7 en 2012. Le niveau de la dette publique dans la région est en constante augmentation depuis 2013 après une période de baisse et de stabilisation initiée par l’allègement de la dette au titre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte) et de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (Iadm)», a indiqué l’institution de Bretton Woods. Qui s’inquiète également du fait que la composition de la dette publique a également changé avec de nouvelles sources de financement se substituant à sa structure traditionnelle. Car, la part des prêts concessionnels et multilatéraux affiche clairement une tendance à la baisse. Mieux, en 2016, l’essentiel des prêts bilatéraux a été accordé par des créanciers non membres du Club de Paris. A cet effet, souligne l’institution financière internationale, la dette extérieure de marché est apparue comme une nouvelle source de financement pour plusieurs pays à faible revenu. D’après les analyses, les principaux facteurs de la récente augmentation du ratio dette publique/Produit intérieur brut (Pib) sont l’accroissement des déficits budgétaires et la dépréciation des taux de change, en particulier dans les pays exportateurs de matières premières. De même, indique-t-on, la faiblesse des performances économiques a également contribué à alourdir la dette publique par rapport au produit intérieur brut. Ainsi, relève le rapport, les risques qui pèsent sur la soutenabilité de la dette dans la région ont considérablement augmenté au cours des dernières années, avec 14 pays présentant un risque élevé de surendettement au début de 2018, contre 10 en 2012. «La composition de la dette publique a changé, délaissant les sources de financement traditionnelles au profit d’autres, plus récentes. La part des prêts concessionnels et multilatéraux accuse une nette tendance à la baisse. En 2016 déjà, la majeure partie des prêts bilatéraux était consentie par des créanciers n’appartenant pas au Club de Paris. La dette extérieure basée sur le marché s’est imposée comme une nouvelle source de financement pour plusieurs pays à revenu intermédiaire (tranche inférieure), mais aussi pour des pays à faible revenu», indique le rapport. Lequel soutient que les remboursements importants attendus à partir de 2021 représentent un risque de refinancement considérable pour la région. Cela, regrette-t-on, malgré le fait que les émissions d’obligations internationales permettent aux pays de diversifier leur base d’investisseurs et de compléter leurs financements multilatéraux et bilatéraux.
Adama COULIBALY