Au niveau des partis politiques de l’opposition, on s’organise pour mobiliser le maximum de militants afin d’empêcher le vote de la loi sur le parrainage.
C’est la veillée d’armes au niveau des Etats-majors politiques mais aussi du pouvoir. On s’organise pour mobiliser le maximum de militants et empêcher ainsi le vote de la loi sur le parrainage. Ainsi, on s’achemine tout droit vers une confrontation entre forces de l’ordre et manifestants anti parrainage. En conférence de presse, hier, Y en a marre se joint à toutes les forces vives de la nation et appelle le peuple sénégalais à se mobiliser, comme jamais auparavant, pour écrire sa propre histoire et barrer la route à tous ceux qui, hier comme aujourd’hui, ne voient notre constitution que comme un outil au service de leurs intérêts politiques. «Ce combat commence, ce jeudi 19 avril, par une vague de mobilisations pacifiques, devant les grilles de l’Assemblée nationale et partout ailleurs à Dakar, mais aussi dans les régions et dans la diaspora pour manifester notre désapprobation et exprimer notre choix démocratique», déclare Fadel Barro, le coordonnateur du mouvement. «Jusqu’aux prochaines élections, Macky Sall n’aura pas la paix tant qu’il ne nous laissera pas en paix», renchérit le rappeur Kilifa.
«La Conférence des leaders du Front patriotique pour la défense de la République invite tous les citoyens épris de justice et de démocratie à se rendre à l’Assemblée nationale le 19 avril 2018 à 8 heures, moment prévu pour la forfaiture que constitue le tripatouillage de la Constitution par une ‘majorité parlementaire’ aussi mécanique qu’illégitime», lit-on dans un communiqué. Les députés de l’opposition qui se sont réunis au siège de Bokk Gis Gis, se disent également déterminés à se battre au sein de l’hémicycle pour empêcher l’adoption de cette loi. Quant à Malick Gakou, le leader du Grand parti, il appelle les formations politiques, la société civile, les organisations socio professionnelles et tous les Sénégalais attachés à la défense et à la sauvegarde de notre modèle démocratique à participer activement à la mobilisation populaire et citoyenne prévue devant l’Assemblée nationale, le jour de l’examen de ce projet de loi «attentatoire à la démocratie». «Que notre résistance soit à la hauteur de notre volonté commune de sauvegarder la démocratie et les libertés dans notre pays. L’opposition à ce projet de loi est l’affaire de tous et c’est ensemble que nous devons lui faire échec», dit-il.
Pour tenter de prévenir toute manifestation devant les grilles de l’institution parlementaire, le gouvernement a décidé d’interdire l’accès de l’Assemblée nationale à toute personne n’ayant pas une carte de presse. «Pour des raisons de sécurité, l’accès à l’Assemblée nationale sera réglementé ce jeudi 19 avril 2018, date prévue pour le vote du Projet de loi N°13/2018 portant révision de la Constitution. Par conséquent, seuls les journalistes détenteurs de la carte de presse pourront accéder à l’institution parlementaire», lit-on dans le communiqué de presse. Une première certainement dans les annales de l’institution parlementaire puisque les débats en plénière ont toujours été publics et tout citoyen a la possibilité d’y assister. Mais il n’est pas sûr que cette interdiction dissuade les opposants au projet de loi qui sont plus que déterminés à empêcher son adoption.
Charles Gaïky DIENE