Le ministre de la Jeunesse, de la Construction citoyenne et de la Promotion du volontariat, Pape Gorgui Ndong, s’est engagé lundi à Dakar, à collecter « un million de signatures » en faveur du candidat de la coalition présidentielle (Benno Bokk Yaakaar), Macky Sall.
C’est à dire plus que les 65 000 requises pour le parrainage des candidatures à la présidentielle du 24 février 2019, dont le projet de loi sera examiné jeudi prochain par les députés.
« En tout cas, nous jeunesses républicaines, nous avons déjà commencé à installer des commissions pour traiter et collecter en un temps record 1 million de signatures afin de parrainer le président Macky Sall », a dit M. Ndong devant un public de partisans et de journalistes.
Il ne s’est pas fait d’illusions sur l’adoption du projet de loi relatif au parrainage des candidats à la prochaine élection présidentielle, le 19 avril prochain à l’Assemblée nationale.
Le ministre, non moins responsable politique de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir) dans la banlieue dakaroise, a fait cette déclaration lors d’une cérémonie de exclusivement axée sur ledit projet de loi sur le parrainage.
Poursuivant, il estime que le « bon sens électoral commande d’admettre qu’un candidat, indépendant ou issu d’un parti politique, ne peut valablement diriger les Sénégalais, s’il est incapable de réunir au moins 1% des intentions de vote, soit environ 65 000 signatures d’électeurs inscrits sur le fichier électoral ».
Au passage, il a pointé « une erreur stratégique » de l’ancien régime du Président Abdoulaye Wade qui a opté pour une « République de riches » au lieu de promouvoir une « démocratie de signataires ». « Autrement dit, au lieu d’augmenter le nombre de signatures pour les candidatures indépendantes (10 000) et les candidatures des partis politiques, ils ont plutôt élevé la caution (65 millions FCFA). A l’arrivée, il y a eu en 2012, plus de candidats comme jamais : 14 », a critiqué Pape Gorgui Ndong. Ha bon !
Le projet de loi sur le parrainage divise la classe politique depuis son annonce par le gouvernement du président Sall. L’opposition y voit une filouterie du chef de l’Etat pour barrer la route à des candidats qui pourraient lui être redoutables pour sa réélection.
Elle promet de se dresser contre son vote le 19 avril prochain à l’Assemblée nationale (constituée majoritairement des députés de la mouvance présidentielle) et d’assimile cette journée à un possible « 23 juin (2011) bis », où une partie du peuple s’était levée contre un projet de loi de l’ex président Abdoulaye Wade qui prônait le ticket présidentiel à seulement 25%.
Néanmoins, « la loi organique du 15 février 1992 devra être sérieusement modifiée à temps (en votant la loi sur le parrainage), et ce sera fait ce 19 avril 2018 par la représentation parlementaire », tient à assurer le ministre Pape Gorgui Ndong.
Apanews