Les Sénégalais qui se trouvent à Toronto au Canada ne sont pas contents de leur situation.
Dans une lettre ouverte adressée à la Cena et au ministère de l’Intérieur dont WalfQuotidien a obtenu une copie, ces derniers regroupés au sein du Collectif des citoyens sénégalais établis à Toronto, dénoncent le fait que leur ville ne figure pas parmi les localités de ce pays pour participer au processus électoral. «C’est en dernier ressort que nous venons par ce canal vous informer de la décision prise (on ne sait comment ?), d’exclure les citoyens sénégalais basés dans la ville de Toronto (Canada) du processus d’inscription sur les listes électorales. Nous venons en effet d’apprendre de la part des autorités consulaires de l’ambassade du Sénégal à Ottawa, que Toronto n’est pas retenu pour recevoir la commission nationale d’inscription, et que seules les villes d’Ottawa, Montréal et Québec sont programmées», rouspètent ces Sénégalais du Canada. Qui ajoutent : «Ceci est une première. En effet, depuis 1998, Toronto a toujours reçu les commissions, pour permettre aux citoyens basés dans cette ville (avec une population estimée a plus de 700 compatriotes selon les chiffres de l‘Aso -Association des Sénégalais de l’Ontario). Jusqu’à présent, aucune justification n’a été fournie quand aux critères et motifs exacts ayant motivé une telle décision de ne pas faire venir la commission à Toronto, ce qui risque de priver nos compatriotes de la possibilité de s’inscrire sur le fichier électoral, et/ou faire une demande de carte d’identité nationale biométrique».
Ainsi le collectif des Sénégalais de Toronto «déplore fortement le manque de courtoisie et de professionnalisme notoire, de certains diplomates de l’ambassade à Ottawa, en charge de cette question. Pourtant leur raison d’être devrait être de se mettre au service de la communauté». Aussi, ils interpellent directement, et ouvertement, l’opinion publique nationale et internationale en général, mais plus important encore, la Commission électorale nationale autonome (Cena), le ministère de l’Intérieur, et le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, sur ce qu’ils appellent «un déni flagrant d’un droit constitutionnel, en voulant priver nos compatriotes de toute possibilité de s’inscrire sur les listes».
En outre ils soulignent que «la proposition de l’ambassade consistant à demander aux citoyens de Toronto de venir s’inscrire à Ottawa, (distant de 450 km, soit presque mille kilomètres pour un aller/retour), est non seulement inacceptable, mais aussi n’est pas du tout pratique, vue la taille de la communauté sénégalaise de Toronto, et la distance qui sépare les deux villes». En revanche, ils osent espérer que les autorités interpellées, vont prendre toutes les mesures idoines pour corriger dans les plus brefs délais. C’est-à-dire avant la date officielle de clôture des inscriptions, afin que la commission se rende à Toronto, pour permettre à nos compatriotes de l’Ontario (Toronto et villes environnantes) de s’acquitter de leur devoir citoyen. «Toute démarche contraire, ne ferait que réconforter davantage les convictions de bon nombre de nos compatriotes qui pensent déjà (à tort ou à raison), que tout un mécanisme est mis en place, pour empêcher certaines catégories de citoyens de pouvoir voter à prochaine élection présidentielle de 2019. La victoire d’une coalition de partis issue de l’opposition au Canada lors des dernières élections législatives (comme ce fut le cas d’ailleurs aux deux tours des élections de 2012), ne peut constituer une raison suffisante de rendre difficile, voir impossible, la possibilité pour les citoyens basés au Canada en général et à Toronto en particulier, de jouir d’un droit, garanti par la constitution de notre pays», dit le collectif des Sénégalais de Toronto.
Mamadou GACKO