Ce jeudi, de nombreux quotidiens ne sont pas parus. La raison, le papier journal est presque devenu introuvable au Sénégal.
Pour le Président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse (CDEPS) qui explique cette pénurie par une raréfaction du papier journal sur le marché international, il ne faut pas écarter des répercussions sur le prix du journal.
« Nous avons une presse dont la valeur faciale est à 100 francs. C’est ce qui fait que le Sénégal est le premier tirage de la presse francophone, en Afrique subsaharienne. Nous sommes loin devant des pays même plus puissants que nous économiquement. Par exemple, le Cameroun et la Côte d’ivoire. Je ne parle même pas des pays comme le Bénin… C’est ce modèle de presse à 100 francs qui est menacé », déclare Mamadou Ibra KANE, dans les colonnes de EnQuête. Qui se dépêche d’ajouter : « sinon, ce n’est pas demain sa disparition, mais il faut anticiper et s’adapter à la nouvelle situation ».
Toutefois, le Président du CDEPS n’écarte pas la disparition de certains journaux. « Avec l’augmentation de 25 à 30%, le journal risque d’être plus cher que son prix de vente. Certains ne pourront pas le supporter. D’autres tenteront de trouver des compensations avec la publicité. Avant l’augmentation au mois de janvier dernier, la presse pouvait tenir pour 5 à 10 ans. Mais avec le nouveau contexte, beaucoup de journaux ne pourront pas continuer à ce prix. Certains journaux risquent de disparaître pendant cette période. Seuls les grands vont rester », déclare Mamadou Ibra KANE.
Donnant ce qu’il croit être la principale raison de cette pénurie, le journaliste observe : « plusieurs usines ont délaissé ce type de papier. Elles se sont reconverties dans d’autres formats plus rentables comme le carton. Au même moment, des entreprises ont été fermées en Chine. Ce qui fait que la demande chinoise vient s’ajouter sur le marché. Comme nous sommes dans une économie libérale, si un produit se raréfie, son prix augmente. C’est ce qui s’est passé et le prix du papier journal a connu une hausse extraordinaire d’environ 50% ».
WALFNet