Depuis que le Maroc a annoncé son intention d’intégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le débat s’enflamme au Sénégal.
Jeudi 29 mars 2018, les germes de la discussion sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO à travers une conférence sur « les fondements, enjeux et perspectives communes », ont été posés. Un comité paritaire conjoint pour le suivi de ce projet d’adhésion va être mis en place.
Du côté des tenants du pouvoir, on souhaite déjà la bienvenue au Maroc en attendant de convaincre les autres Etats. L’Ambassadeur du Sénégal au Maroc, Jean Antoine DIOUF, par ailleurs directeur de l’intégration régionale déplore les positions passionnées. Non sans rappeler que le Maroc n’a pas été le premier pays à avoir demandé à adhérer à la CEDEAO. « Un pays d’Afrique centrale l’avait fait auparavant », s’est souvenu M. DIOUF. Et après avoir posé une série de questions sur l’intérêt qu’un tel projet peut avoir sur les parties, l’Ambassadeur estime que la question mérite un débat dépassionné, profond, sans préjugé et basé sur des convictions claires, des propositions techniques, entre autres. « Rien que le jumelage entre la puissance du Maroc et celle du Nigéria fait de la CEDEAO la 16 puissance mondiale », a renseigné M. DIOUF. « La réflexion ne doit pas seulement prendre en compte l’aspect économique. Elle doit prendre également en compte les aspects sociaux, sécuritaires et autres » a-t-il proposé. Une position officielle du Sénégal, étant entendu que l’Ambassadeur Jean Antoine Diouf représentait Mbagnick NDIAYE, ministre de l’Intégration africaine, du NEPAD et de la Francophonie. à ladite rencontre. Pour l’économiste Moubarack LO, conseiller du Premier ministre, l’histoire montre les rapports de fraternité entre les deux pays et trouve qu’il est impossible que le Sénégal ne soit pas d’accord pour la réalisation de ce projet.
Autant dire que, malgré les nombreuses voix discordantes au Sénégal, s’il ne tenait qu’au pouvoir en place, le Maroc serait déjà membre de l’organisation sous-régionale.
WALFNet avec editoweb