Les candidats indépendants comme Sheikh Alassane Sène, voient un piège dans le système de parrainages, introduit dans le cadre de la participation à l’élection présidentielle de 2019.
Sheikh Alassane Sène, candidat indépendant pour la présidentielle, a révélé, la trappe, lors d’une conférence de presse à son domicile.
«Je ne suis pas d’accord avec le parrainage. Il fallait 10 mille signatures pour les candidats indépendants au lieu des 65 mille. Il fallait en rester là. C’est pour vouloir se tailler sur mesure ses adversaires politiques. Cela n’est pas tolérable dans une démocratie aussi avancée», prévient le Président de la Fondation Sallalahou alla Muhamad (Psl). Avant d’alerter : «C’est un piège. Il y a un article qui dit qu’un électeur ne doit parrainer qu’un seul candidat. Si cet électeur parraine un autre et que le Conseil constitutionnel trouve qu’il y a des incongruités, cela risque d’invalider tous nos dossiers. Là, on va faire en sorte que le président de la République n’aura, en face de lui, que deux ou trois adversaires. Il va les battre dès le premier tour. C’est un piège, un grand piège». Pire, il prédit d’énormes difficultés avec des risques de candidatures invalidées. Ce qui va mener, selon lui, à une «instabilité», vers un «cataclysme».
Sheikh Alassane Sène voit d’ailleurs le piège dans le projet de loi sur les candidatures. D’après lui, ce projet a des chances de «passer comme lettre à la poste» à cause de la majorité à l’Assemblée nationale. Pour éviter le pire, il demande d’«aller vers une concertation» où on parlera de paix et de démocratie. Le candidat à la présidence demande aussi au chef de l’Etat de faire une «volteface» car ce qui est en train de se tramer n’a «rien à avoir avec la loi électorale». Il prévient que «la colère générale risque d’emporter le régime».
Cette invite est comme une mise en garde selon Sheikh Alassane Sène qui avance : «Il y a eu des gouvernements, des régimes qui ont voulu faire des forcings. Tripatouiller des Constitutions parce que pensant qu’ils ont une majorité mécanique à l’Assemblée, partout où cela s’est passé, cela s’est terminé par des règlements de comptes et souvent par le départ des régimes».
Il a lancé l’alerte en marge d’une conférence de presse pour confirmer sa candidature. «Je suis candidat, je vais jusqu’au bout, j’ai un projet de société révolutionnaire à l’aide d’outils», confie-t-il. Ce, en alliance avec les mouvements qui soutiennent sa candidature. M. Sène vise autant les électeurs que ceux qui ne sont pas dans les structures politiques. Il espère remporter les élections au soir du 24 février 2019.
Emile DASYLVA