Voilà 2 ans que l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf) est sous le coup d’une procédure judiciaire avec mise en examen au pays de Marianne. Lamine Diack est privé de sa liberté d’aller et de venir. Il lui est également interdit de sortir du territoire français pour visiter sa famille au Sénégal. Ses requêtes sont «systématiquement» rejetées par le juge d’instruction français sur la base de «préjugés attentatoires». Des organisations de défense des droits de l’homme qui se sont jointes à la lutte ont dénoncé cette situation. En conférence de presse, hier à Dakar, ils s’en ont pris à l’Etat du Sénégal accusé de tous les pêchés d’Israël. Dans ce sillage, ils ont dénonce l’inertie des autorités de la République dans ce dossier, soutenant que «Monsieur Lamine Diack n’a jamais bénéficié de la protection consulaire et diplomatique qu’il était en droit d’attendre de son pays d’origine, le Sénégal».
Telle est la position affichée hier par les responsables de la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho), de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh) et du Forum du Justiciable. Sous ce rapport, ils ont appelé les autorités à exiger, sans délai, la communication du dossier Lamine Diack soit en vertu de sa compétence première du fait de la qualité de nationalité de celui-ci, soit en vertu de l’accord de coopération judiciaire liant le Sénégal à la France. Ces organisations de défense des droits de l’homme ont également appelé l’Etat à apporter à M. Diack toute l’assistance consulaire et la protection diplomatique dont il est en droit d’attendre de son pays dont il détient la nationalité exclusive à savoir le Sénégal. Aussi, ils ont appelé les autorités françaises à veiller au respect de la présomption d’innocence et aux droits intangibles de M. Diack inhérents à toute personne humaine quelles que soient les circonstances et notamment le droit de rester en contact avec sa famille.
Secrétaire général de la Raddho, Sadikh Niass de faire savoir : «Voilà 2 ans que le doyen Diack est retenu en France, malgré ses 85 ans. Il est au crépuscule de sa vie». Occasion qu’il saisira pour dénoncer la passivité de l’Etat du Sénégal dans le dossier avec les droits de l’ancien président de l’Iaaf qui sont violés, notamment la présomption d’innocence et la visite à sa famille. «Nous demandons à l’usage des bonnes relations entre les deux Etats pour faire sortir Lamine Diack de ce guêpier. L’Etat du Sénégal est interpelé pour intervenir dans le dossier». Patron de la Lsdh, Me Assane Dioma Ndiaye a, pour sa part, alerté et dénoncé cette situation : «On a affaire à une tropicalisation de la justice pour des pays du Sud alors qu’il y a une indivisibilité et une universalité des droits de l’homme». Qui ajoute : «Il y a des préjugés intolérables dans ce contrôle judiciaire soumis à Diack sans que son pays ne réagisse malgré son passeport diplomatique». Pour lui, «Le contrôle judiciaire est pire que la prison». Commentant la passivité des autorités, il souligne : «L’inertie des autorités sénégalaises est scandaleuse. Le Sénégal a renoncé à sa protection diplomatique et consulaire. Nos autorités agissent par parcimonie». Suffisant pour réclamer une protection consulaire et diplomatique pour ce fils du Sénégal.
Magib GAYE