Le Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) analyse le projet de loi portant révision de la constitution imposant un parrainage de 1 % des électeurs inscrits,
et fustige la décision «inique» du gouvernement qui, après avoir fait voter des modifications de la constitution par référendum, tente encore de nouvelles modifications qu’il soumet à sa «majorité mécanique dans l’unique but de contrôler les candidatures à l’élection présidentielle». Ainsi, les libéraux affirment que dans «la manipulation envisagée pour contrôler les candidatures», Macky Sall, introduit la centralisation de toutes les opérations électorales par le ministère de l’Intérieur tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ; l’interdiction d’utiliser l’effigie d’une personne ; la modification des conditions de recevabilité des candidatures à l’élection présidentielle. «Ainsi, l’inscription sur les listes électorales devient une condition substantielle de recevabilité d’une candidature, ce que la loi en vigueur actuellement n’impose pas. L’objectif caché est d’empêcher la candidature de Karim Wade en contestant son inscription sur les listes électorales alors pourtant qu’il n’a jamais été privé de l’un quelconque de ses droits civils, civiques et politiques», commente le Pds.
Le Comité directeur de demander au peuple sénégalais de s’opposer par tous les moyens à cette «inacceptable tentative de Macky Sall de se soumettre les institutions en transformant notre démocratie en un système autoritaire au service exclusif de la famille, du clan, des amis et d’obtenir par la force un improbable second mandat».
Le Comité directeur rappelle à Macky Sall, que lorsque le gouvernement, les députés et les juges exercent les pouvoirs qui leur sont délégués en violation des droits du peuple, celui-ci se donne le devoir sacré de s’y opposer par tous les moyens prévus par la constitution de la République. Le Pds appelle tous les partis politiques de l’opposition, la société civile, les syndicats et les citoyens à unir leurs forces, taire les querelles et, dans un seul élan, se mobiliser et se battre contre les «tentatives de Macky Sall de passer en force en se donnant le droit exclusif de choisir ses adversaires en détournant par ce fait la souveraineté du peuple». Quant aux forces de sécurité, le Pds les appelle à la retenue et les invite à être du côté du peuple qui exerce ses droits constitutionnels à la marche pacifique. Il demande également aux juges qui rendent la justice au nom du peuple de prendre leur responsabilité et d’exercer les devoirs de leurs charges dans le strict respect du peuple et de la loi au lieu d’être «le bras armé d’un pouvoir politique en phase terminale».
Georges Nesta DIOP