La garde à vue de l’ancien Président de la République, entendu dans le cadre du financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye, a pris fin ce mercredi soir.
Selon Le Monde, Nicolas Sarkozy aurait été mise en examen pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens.
25 heures. L’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, aura été entendu pendant près de vingt-cinq heures par les policiers de l’office anticorruption à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre de l’enquête sur le financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.
« La garde à vue de Nicolas Sarkozy est terminée », a déclaré une source proche de l’enquête, sans préciser les éventuelles suites judiciaires décidées par les magistrats. D’autres sources évoquent une possible présentation de l’ex-chef de l’État devant les magistrats instructeurs en vue d’une mise en examen.
Nicolas Sarkozy est rentré à son domicile peu après 20h après avoir été présenté, toujours dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, à trois juges.
Selon Le Monde, les magistrats ont signifié à Nicolas Sarkozy sa mise en examen pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens.
Des enveloppes
L’enquête semble s’être accélérée depuis janvier 2018 et l’arrestation à Londres d’Alexandre Djouhri. Les différentes accusations dans cette affaire politico-financière laissent supposer un montant total de 50 millions d’euros. Des accusations d’un financement en liquide de la campagne de Nicolas Sarkozy que policiers et juges cherchent à vérifier… d’où le placement de Nicolas Sarkozy en garde à vue hier mardi. Brice Hortefeux, son bras droit, est lui aussi entendu en audition libre. Ce qui évite aux juges de devoir demander la levée de son immunité parlementaire.
« Tout le monde venait chercher son enveloppe », a relaté une ex-salariée, selon un rapport de l’office anticorruption d’après ce rapport dont l’AFP a eu connaissance, doutant qu’une distribution aussi massive ait pu se faire sans que Nicolas Sarkozy ait été au courant.
Défait en mai 2012 par François Hollande et battu lors de la primaire de la droite en 2016, Nicolas Sarkozy a toujours nié jusqu’ici avoir bénéficié pour sa campagne victorieuse de 2007 d’argent du régime libyen de Mouammar Kadhafi, qu’il contribuera à renverser quatre ans plus tard. Il a poursuivi pour diffamation l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, qui soutient avoir apporté des valises d’argent de Libye en 2006-2007 à celui qui était alors ministre de l’Intérieur et à son directeur de cabinet, Claude Guéant.
Cet intermédiaire sulfureux, lui-même mis en cause dans cette affaire, a confirmé à LCI avoir remis en trois fois cinq millions d’euros en liquide à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, dont 1,5 million « directement » au premier.
Ouest-france