L’artiste-chanteuse et compositrice, Coumba Gawlo Seck a fait part de sa tristesse et son indignation face au phénomène d’enlèvements d’enfants et appelle l’Etat et les familles à prendre leurs responsabilités.
“(…) J’appelle toutes les parties à savoir l’Etat et les familles pour que chacun prenne ses responsabilités pour éviter de telles choses”, a-t-elle déclaré dans un entretien avec l’APS.
“L’Etat parce qu’il a la responsabilité d’apporter de la sécurité aux populations. Et aujourd’hui, avec tout ce qui se passe dans notre pays et en Afrique surtout avec l’ouverture des frontières dans le cadre de l’intégration africaine, il est plus que vital de sécuriser les frontières et de sécuriser les populations en renforçant les dispositifs sécuritaires”, a soutenu l’artiste.
Selon Coumba Gawlo Seck, “c’est une obligation pour l’Etat de le faire pour nos populations afin de leur permettre de pouvoir vivre dans la paix, dans la sécurité et dans la sérénité”.
Elle a également rappelé la responsabilité des familles. “Il faut aussi dire que certes l’Etat a des devoirs, mais ce n’est plus non plus celui d’aller dans des maisons pour protéger les enfants”, a-t-elle souligné.
“C’est aux parents de protéger les enfants, de prendre leurs responsabilités, d’assumer leurs responsabilités, de ne pas démissionner de leurs enfants et de leurs donner la protection nécessaire”, a-t-elle indiqué.
A l’en croire, la conjoncture difficile ainsi que les conditions de notre société liées à la polygamie, le fait de vivre ensemble dans de grandes maisons avec beaucoup de personnes ne sauraient être motifs valables pour “dédouaner” les parents de leurs responsabilités.
“La pauvreté est telle que c’est très difficile de nos jours de pouvoir s’organiser et de pouvoir améliorer les choses, mais cela ne donne pas une raison à un parent de démissionner de ses responsabilités de protéger ses enfants”, a-t-elle martelé.
Coumba Gawlo Seck dit éprouver “un grand sentiment de tristesse, de désolation et à la fois d’indignation” face ces actes dont sont victimes les enfants pour “plusieurs raisons”.
’’D’abord parce que je suis présidente d’une association humanitaire (Lumière pour l’enfance) qui existe depuis 1994. Je suis aussi ambassadrice de bonne volonté de plusieurs institutions onusiennes pour les enfants, pour l’éducation. Et au-delà de tout cela, je suis femme, future maman et mère de trois enfants adoptives”, a-t-elle fait savoir.
“Donc je sais ce que c’est que perdre un enfant et je connais la valeur d’un enfant. Et pour toutes ces raisons là j’éprouve ces sentiments que j’ai dit auparavant”, a-t-elle conclu.
La police nationale a annoncé mardi “des mesures fortes de sécurité” pour venir à bout des enlèvements répétés d’enfants enregistrés ces dernières semaines au Sénégal, promettant de traquer et de mettre à la disposition de la justice les délinquants à l’origine de ce phénomène.
S’exprimant lors d’un point de presse, le directeur de la Sécurité publique, Abdoulaye Diop, a déclaré entre autres : “L’Etat a mis à disposition de l’autorité de police les moyens roulants nécessaires pour faire face à certaines situations (…) L’Etat a réuni des moyens forts, des moyens cohérents et a mis sur place une Task force qui est en train de piloter le dispositif de lutte contre l’enlèvement des enfants”.
“Nous rassurons tout le monde pour leur dire que notre objectif, c’est de mettre fin à ce phénomène qui hante le sommeil de certains Sénégalais”, a ajouté le commissaire Diop qui a évoqué deux meurtres d’enfants à Touba et Rufisque, cinq tentatives d’enlèvements à Matam (nord), Grand Yoff et Rufisque, dans la région de Dakar.