Le parrainage, c’est le respect pour les citoyens parce que nous estimons que la tradition du parrainage, c’est de permettre d’être reconnu.
C’est la conviction du porte- parole de l’Apr qui inaugurait ce week-end le siège de leur parti à la Médina. Pour Seydou Guèye, l’opposition doit avoir du respect pour elle-même. Même position pour la Ld qui estime que le parrainage est un moyen efficace pour la limitation des candidatures.
La Ligue démocratique (Ld) a pris fait et cause pour l’institutionnalisation du parrainage à la prochaine présidentielle. Secrétaire général de ladite formation, Nicolas Ndiaye de faire savoir que «s’il y a une explosion des candidatures pour cette prochaine élection présidentielle notre démocratie sera en danger. Autrement dit, si le processus que nous avons observé aux élections locales de 2014 et législatives de 2017, se poursuit pour 2019 notre démocratie sera en danger. Nous risquons le chaos». Arguments à l’appui, il ajoute : «Cela signifie qu’il faut filtrer les candidats. Il y a deux manières de les filtrer : la caution ou le parrainage. Je suis pour une diminution de la caution. Je suis également favorable à l’institutionnalisation du parrainage. Je souhaiterais que tout candidat puisse avoir au moins un centième de l’électorat». Tout candidat à l’élection présidentielle, poursuit-il, «doit avoir le parrainage d’un centième de l’électorat. Les candidats des indépendants et les candidats des partis politiques doivent être soumis à ce même régime de parrainage d’un centième de l’électorat». Position également adoptée par le porte-parole du gouvernement. Seydou Guèye qui procédait au lancement de la permanence de l’Apr de la Médina de faire savoir : «Il faut que l’opposition ait un peu de respect pour elle-même. Le parrainage, c’est le respect pour les citoyens, parce que nous estimons que la tradition du parrainage, c’est de permettre d’être reconnu». Il en est de même pour le Directeur des Transports et responsable Apr de Bignona. «Nous sommes sur le terrain en train de travailler. En février 2019, nous allons gagner et l’opposition va encore crier au vol, au hold up. Pendant que les gens crient, vitupèrent ou jettent de l’opprobre sur le gouvernement, nous sommes sur le terrain en train de travailler. Nous suivons la voie tracée par le chef de l’Etat qui consiste à être proche des citoyens à être proches des électeurs et des militants pour qu’au soir de l’élection de 2019, nous puissions triompher très largement», a souligné Aubin Sagna dans le cadre d’une rencontre avec les responsables de l’initiative Casamance pour la paix et l’émergence de Grand Yoff.
La question du parrainage soulevée par le camp du pouvoir est en train de diviser la classe politique. Si l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied) a manifesté son opposition, tel n’est pas le cas pour l’Apr et ses alliés de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Ce, pour freiner la pléthore de listes électorales qui pourrait concourir à la présidentielle de 2019. Pr Bouba Diop de Taxawu Teem qui s’était prononcé sur cette question trouve qu’il s’agit d’un recul démocratique et d’un recul des vertus de la République. Quant au secrétaire général adjoint du Pds, il convoque les articles 3 et 24 de la Charte fondamentale pour s’opposer à cette idée de parrainage. «Macky veut modifier la Constitution de 2016 pour ses propres intérêts. Il veut également tordre la constitution des partis politiques», avait dénoncé Omar Sarr, qui au passage signalait : «Nous disons non. Il n’est pas question d’accepter ce parrainage. Nous allons lutter jusqu’au bout».
Magib GAYE