Correspondance : S’il y a des points autour desquels les ex camarades du parti Rewmi assurent la jonction, c’est bien la pêche et l’avancée de la mer.
En visite, ce week-end à Saint-Louis, Idrissa Seck et Thierno Bocoum se sont prononcés, comme s’ils s’étaient passé le mot, sur l’avancée de la mer et ses effets collatéraux. Après avoir procédé à des visites de proximité dans la capitale du Nord, Thierno Bocoum a «souhaité que l’Etat, puisse s’intéresser, de façon définitive, à la question de l’avancée de la mer puisque nous constatons tous les dégâts que ce phénomène cause aux populations qui habitent près de la côte.»
Ensuite l’ex député s’est prononcé sur les difficultés actuelles des populations de la Langue de barbarie : «Nous aurions souhaité que l’Etat privilégie davantage la pêche artisanale et la surveillance de nos côtes sans oublier la politique de repos biologique», conseille-t-il. Le coordonnateur du mouvement Agir a aussi plaidé, sur le plan politique, pour un changement de paradigme pour amorcer les ruptures qui s’imposent non sans inviter l’opposition à s’unir pour assurer un bon processus électoral.
Idrissa Seck quant à lui, a directement fait cap sur Guet-Ndar. Point de départ de la fameuse case bienfaitrice de cette partie de la cité de Mame Coumba Bang. Le président du conseil régional de Thiès a fait un tour en bordure de mer. Et, c’est bercé par la brise marine, que l’ex Premier ministre a fait face à la presse. «Je voudrais, tout d’abord; exprimer toute ma sympathie et ma solidarité à l’ensemble des sinistrés du fait des dégâts occasionnés, ici, dans la Langue de barbarie, par l’avancée de la mer et par la brèche», a fait constater Idrissa Seck. L’opposant au régime du Président Macky Sall n’a pas manqué, chemin faisant, de critiquer la façon dont le chef de l’Etat a négocié avec son homologue Aziz de la Mauritanie. «Signer un accord n’est pas synonyme de soumission. Or le Président Macky Sall s’est comporté en Mauritanie, lors des négociations, comme s’il était le sous-préfet du président Aziz de Mauritanie» raille le leader du parti Rewmi. Qui poursuit : «Et on m’a informé qu’il s’apprêtait à signer de nouveaux accords en acceptant toutes les conditions de la Mauritanie. Je suis venu dire mon opposition à un tel projet, parce que débarquer leurs prises au site de Ndiago n’est pas dans l’intérêt des pêcheurs de Guet Ndar. Les propos qu’il a tenus en Mauritanie plus les confidences qui m’ont été faites sur ses engagements là-bas, ne me rassurent pas. L’accord de pêche qui existait entre nos deux Etats et qui est arrivé à expiration en Janvier 2016, n’a pu être renouvelé parce que la Mauritanie a pris, unilatéralement, une loi imposant aux pêcheurs étrangers de débarquer leurs prises en territoire mauritanien. Ce qui est contraire aux intérêts des pêcheurs de Guet Ndar et de l’économie du Sénégal», rappelle-t-il.
Gabriel BARBIER