La matinée de manifestations pour le départ du ministre de l’Intérieur a été pénible pour l’opposition.
En voulant braver l’interdiction préfectorale, Oumar Sarr, Mamadou Diop Decroix et Cie ont été dispersés par les forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogènes. Mais cela ne les a pas empêchés de véhiculer leur message dont la teneur est le départ du ministre Aly Ngouille, jugé «partisan» du département de l’Intérieur en charge des élections.
Le ministère de l’Intérieur était, hier, une zone inaccessible pour l’opposition. Toutes les routes menant à la place Washington ont été bloquées par les forces de l’ordre. Les policiers, armés jusqu’aux dents, ont très tôt investi les périphéries de ce département ministériel. Pour quadriller la zone, ils ont mis quatre ceintures de sécurité entre le marché Sandaga et le bâtiment abritant le ministère. Les habitants des quartiers environnants et autres citoyens ayant des obligations dans cet espace, sont obligés de discuter ferme pour accéder à leur destination, alors que pour la presse, la carte professionnelle est obligatoire.
11h 20 mm, l’heure de la manifestation est dépassée d’une quarantaine de minutes. Aucun leader de l’opposition ne s’est signalé. Mais, ce retard n’a pas empêché la police, sous les ordres de leurs supérieurs et du préfet de Dakar, de contrôler les mouvements des passants. 11 h 45 minutes, le secrétaire national adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds), Oumar Sarr flanqué du leader d’Aj, Mamadou Diop Decroix, Madické Niang, El Hadj Amadou Sall, se signalent au rond point Sandaga. La police ne les a même pas permis de se concerter avec leurs militants. Les forces de l’ordre ouvrent les hostilités en lançant la première grenade lacrymogène. C’était le sauve-qui-peut dans leurs rangs. Certains leaders de l’opposition qui ne pouvaient plus supporter l’odeur acre se sont retranchés dans le ministère des Mines. Et c’est le début des arrestations. Les premières personnes arrêtées sont Oumar Sarr et Mamadou Diop Decroix avant qu’une vingtaine de militants et de sympathisants ne soient mis dans les fourgonnettes de la police.
L’adrénaline des policiers monte. Ils multiplient des jets de grenades partout. Mêmes les élèves de l’école primaire Adja Mame Yacine Diagne à quelques encablures de la zone d’opération n’ont pas été épargnés. Il fallait voir les jeunes écoliers dans un état lamentable du fait de ces bombes asphyxiantes et la colère du directeur de l’établissement et les enseignants qui étaient dans tous leurs états.