La qualité des soins de santé dans les établissements hospitaliers au Sénégal laisse à désirer.
C’est ce qui ressort de l’enquête réalisée conjointement par l’Institut de la population et du développement de la santé de la reproduction (Ipdsr) de l’Ucad et le département de politique de santé de la London school of economics.
Malgré une réduction substantielle de la mortalité maternelle et infantile aux cours des deux dernières décennies, de nombreuses personnes continuent de mourir des suites de maladies souvent évitables ou facilement traitables. Bien que le système de santé ait fait des progrès, le Sénégal reste, en effet, en-deçà des objectifs fixés par les Objectifs du millénaire pour la plupart des indicateurs de santé. Selon Pr Mohamadou Sall, directeur de l’Institut de la population et du développement de la santé de la reproduction (Ipdsr) de l’Ucad, des efforts restent à faire sur la question de la qualité des soins de santé dans nos établissements sanitaires. «Certes, des progrès ont été réalisés. Mais, il y a encore énormément d’efforts à faire. Parce que les enquêtes ont révélé que même si les connaissances des prestataires dans les structures sanitaires ne sont pas mises en doute, la prise en charge des patients pose problème», fait constater Pr Sall. C’était hier, lors d’un atelier de restitution d’une enquête sur la qualité des soins de santé dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Tambacounda et Kédougou. Dans l’ensemble, les résultats ont montré que les services de santé sont fournis aux patients dans un environnement qui n’est pas totalement approprié. La qualité des infrastructures est généralement faible. Seule la moitié des structures sanitaires ont accès à l’électricité, 45 % ont un téléphone, 38 % ont un moyen de transport pour les patients et 25 % ont l’eau courante. De nombreux établissements sont en-deçà des normes nationales en matière de personnels. Les postes de santé comptent en moyenne 0,9 infirmier et 0,6 sage-femme. Les centres de santé 5,6 infirmiers et 4,8 sages-femmes. Il a été noté que le niveau de connaissances varie selon les cas présentés. Si la plupart des prestataires savent comment traiter les pathologies les plus courantes en consultation, beaucoup savent moins comment gérer correctement le paludisme sévère ou un cas complexe de planification familiale.
Il ressort également de l’enquête que beaucoup d’établissements sanitaires ne disposent pas de tous les médicaments et de l’équipement nécessaire pour dispenser les soins de santé primaires. «Ces résultats montrent qu’il y a des améliorations à faire dans la qualité des soins au Sénégal. La plupart des soins de santé primaires sont donnés par des infirmiers qui ne sont pas forcément formés à la prise en charge des patients dans le cadre d’une consultation», regrette Dr Mylène Lagarde, professeur assistante au département de politique de santé de la London school of economics.
Samba BARRY