Le Mali a réalisé une très bonne récolte de coton sur la saison 2017/18, dépassant les 700.000 tonnes et redevenant le premier pays producteur d’Afrique devant le Burkina Faso, selon un responsable de l’interprofession malienne.
“Cette année, le Mali a fait une très bonne récolte de coton et il est redevenu le premier producteur en Afrique, devant le Burkina”, a déclaré Tiniougo Sangaré, secrétaire exécutif de l’interprofession du coton, dans un entretien avec l’AFP au salon de l’Agriculture.
A la fin de la saison en cours, le Mali compte engranger 725.000 tonnes de coton graine, selon les prévisions de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), qui expose des échantillons de fleurs et de fibre de coton au salon.
Au Mali, le coton est “la principale culture de rente”, planté en rotation tous les trois ans avec le maïs et le sorgho millet, et cultivé sans irrigation, précise Sangaré.
Les trois millions de producteurs de coton maliens “sont bien structurés”, souligne-t-il: ils disposent de façon collective d’une participation de 20% au capital des quatre filiales de production de la société cotonnière CMDT, aux côtés de la CMDT Holding (détenue à 99,49% par l’Etat malien et à 0,51% par le groupe français Geocoton).
Le Mali a été tenté de recourir, en 2012, aux semences OGM pour le coton, mais a renoncé vu l’expérience malheureuse du Burkina Faso.
“Nous avons des rendements d’environ une tonne à l’hectare, et on nous avait dit qu’avec les OGM, nous pourrions arriver au-delà de 3 tonnes/hectare”, explique Sangaré.
“Comme le Burkina s’était lancé avant nous, nous avons fait un voyage d’études sur place et nous sommes rendus compte que leur rendement n’excédait pas 1,1 tonne par hectare, que les agriculteurs ne pouvaient plus faire leur semence eux-mêmes, et qu’ils devaient aussi acheter des protections phytosanitaires supplémentaires pour soutenir leurs rendements”, détaille M. Sangaré. “Ca ne marchait pas”, ajoute-t-il.L’interprofession a fixé au printemps pour la saison 2017-18 un prix plancher de 250 francs CFA le kilo pour l’achat du coton aux producteurs, or les cours mondiaux (basés sur les indices de New York et Liverpool, NDLR) ont permis de le vendre “aux alentours de 275 francs CFA” et d’abonder le fonds de soutien aux producteurs pour les mauvaises années, une réforme mise en place au début des années 2000, a indiqué Sangaré.
Le Mali exploite 700.000 hectares de coton au total. La production s’accroît depuis les six dernières années en raison de la fixation d’un prix aux producteurs “incitatif”, et de leur approvisionnement en engrais et produits phytosanitaires ainsi qu’en chaux agricole pour corriger l’acidité des sols dans certaines régions.
Pour commercialiser son coton, la CMDT utilise des appels d’offres. Les ports d’embarquement sont ceux de Dakar, Abidjan et San Pedro.
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