Le gendarme Massar Diop est le dernier d’une longue liste de Sénégalais morts dans des accidents impliquant des cortèges officiels.
De Wade à Macky, chacune des deux alternances a traîné ses cadavres.
La liste des victimes des cortèges officiels s’est encore allongée avec le décès du gendarme Massar Diop qui servait de flèche au cortège du Président du Hcct. Un accident qui a défrayé la chronique toute la semaine dernière. Ousmane Tanor Dieng partagera ce fait divers avec d’anciens ou actuels hauts commis de l’Etat. En 2013, c’est le cortège du président de la République, Macky Sall, qui fait sa première victime. Membre de la garde présidentielle, l’adjudant de gendarmerie, Boubou Sy, perd la vie au cours d’un accident. Cet accident survenu à Keur Martin, village situé dans l’arrondissement de Tataguine, département de Fatick, sera fatal à l’adjudant Sy.
Empruntons la machine à remonter le temps et attardons-nous sur l’année 2001. Cette année-là, Tidiane Anne, journaliste à la Rts perdit la vie sur la route de Podor, précisément entre Podor et Tarédji. On était en pleine campagne pour les élections législatives. En secours à la coalition Sopi, le Président Wade battait campagne dans le département. Tidiane Anne qui avait assisté au meeting de Podor devança le cortège présidentiel qui devait rallier Matam. Rattrapé par le convoi, il mourut dans des circonstances encore demeurées mystérieuses.
Quelques années plus tard, dans le nord toujours, un enseignant perdit la vie à Dagana. Il avait eu le malheur de se retrouver sur l’itinéraire du président de la République d’alors.
Me Wade n’a, hélas, pas le monopole des accidents sous l’alternance. Son ex-Premier ministre Idrissa Seck a, également, à son compteur une victime. De retour de l’aéroport, son cortège rattrapa un car «Ndiaga Ndiaye» dont le chauffeur, malgré les sommations et hurlements de sirène, refusera de libérer la chaussée. Un motard de la gendarmerie le heurta de plein fouet et perdit la vie. Le tribunal des flagrants délits condamnera le chauffeur, Mass Diagne, à une peine d’un an de prison ferme assortie d’une interdiction de permis de conduire de 5 ans.
Un piédestal plus bas, on retrouve les ministres. Aïda Mbodj ouvre la marche avec un accident à Médina Ndiathbé (nord du pays) qui paralysa Fatou Diop Diagne de la cellule de communication du ministère de la Femme et de la Famille.
Et en la matière, l’équilibre entre les pouvoirs semble, au moins sur ce terrain, respecté. Mais au Parlement, on a choisi le parti de rouler à contre-sens. Le cortège de l’ancien Président de l’institution parlementaire, Youssou Diagne avait, en effet, violé le code de la route en empruntant un sens interdit au retour d’un week-end passé dans son village de Ngaparou. Youssou Diagne fit des émules chez ses collègues de l’institution parlementaire. La voiture de Michel Marie Sène, président, en ce moment, de la Commission de l’équipement et des transports de l’Assemblée nationale qui roulait, également, sur un sens interdit, en plein cœur de la capitale, fut à l’origine d’un accident.
Ibrahima ANNE