Se disant masseuse professionnelle, la dame Yacine Faye a été condamnée, hier, à 2 ans assortis du sursis, en sus d’une amende de 500 000 F Cfa.
Elle a été reconnue coupable de proxénétisme, tandis que ses deux employées, Adama Cissé et Meine Diaw, ont écopé de 1 mois assorti de sursis pour prostitution clandestine.
Le public de la salle 1, où se tient l’audience des flagrants délits du tribunal de grande instance de Dakar, a encore eu droit, hier, à un procès de proxénétisme et de prostitution clandestine ayant pour soubassement un salon de massage. En fait, se disant masseuse professionnelle, la dame Yacine Faye est accusée de pratiquer plutôt un massage érotique avec ses deux employées, Adama Cissé et Meine Diaw. Son salon de massage serait plutôt un salon de passe. C’est pourquoi, après délibéré, les juges l’ont condamnée à 2 ans assortis du sursis, en sus d’une amende de 500 000 F Cfa pour proxénétisme. Les demoiselles Cissé et Diaw ont écopé, elles, de 1 mois assorti du sursis pour prostitution clandestine.
Le trio a été arrêté suite à une dénonciation anonyme faite au niveau de la brigade des mœurs. L’informateur indiquait aux policiers que Yacine Faye tient, dans sa maison située à Mbao, un salon de massage qui est en réalité un salon de passe. Sans perdre de temps, les limiers ont fait une descente sur les lieux. A leur arrivée, ils ont trouvé Adama Cissé en train de masser un garçon. Les enquêteurs renseignent également avoir découvert des préservatifs, des serviettes et la somme de 75 000 F Cfa. C’est pourquoi ils n’ont pas hésité à embarquer ‘’la masseuse’’ de même que sa collègue et sa patronne.
Interrogée, Yacine Faye soutient être une masseuse professionnelle, mais ne s’adonne pas à la prostitution. Elle a tenté de disculper ses employées en soutenant qu’Adama Cissé et Meine Diaw travaillent pour elle comme ménagères et ne sont pas des prostituées.
Les prévenues accusées de faire du massage ‘’body-body’’
Face aux juges hier, la gérante a servi le même système de défense. Âgée d’une quarantaine d’années, Yacine Faye prétend détenir un diplôme de masseuse qu’elle a malheureusement laissé chez elle. Revenant sur leur arrestation, elle a expliqué que ce jour-là, sa fille était malade. Ainsi, elle a demandé à ses domestiques de la suppléer, car il y avait un client déjà sur place. ‘’Je leur ai montré la manière de masser avant de partir à l’hôpital’’, dit-elle. Comme pour convaincre de son innocence, elle a versé de chaudes larmes en niant catégoriquement le délit de proxénétisme. ‘’Je n’ai jamais utilisé les filles pour qu’elles se prostituent. Je n’accepte même pas qu’elles massent, car elles n’ont pas la compétence’’, soutient-elle.
Cependant, elle a laissé planer un doute sur son professionnalisme, en soutenant qu’elle pratique le massage tonifiant à 2 500 F Cfa et celui relaxant à 10 000 F Cfa. ‘’Du massage ‘body-body’ (massage érotique) plutôt’’, dira le ministère public conforté par le procès-verbal d’enquête. ‘’Yacine peut être la mère de ces jeunes filles, mais elle les incite à la prostitution afin d’en tirer profit. C’est-à-dire elle les exploite. Le proxénétisme est établi, car c’est elle qui encaisse’’, soutient le parquetier avant de requérir 2 ans dont 3 mois ferme contre Yacine Faye et 1 mois ferme pour les autres.
Toutefois, Me Fall estime que le parquet n’a aucune preuve pour demander la condamnation de ses clientes, car le rapport de la police est infondé. ‘’Les enquêteurs ont mentionné qu’ils ont trouvé dans la maison 75 000 F, alors que c’est 200 000 F. Pis, les jeunes filles sont engagées comme cuisinière et ménagère’’, assène-t-il avant de plaider la relaxe au bénéfice du doute.
Mais le tribunal n’a eu aucun doute quant à la culpabilité des prévenues qui ont toutes condamnées avec sursis.
avec EnQuête