Encore une déclaration de Idrissa Seck qui va soulever l’ire des apéristes.
Depuis Porokhane où il s’était rendu hier en pèlerinage, le leader du Rewmi a encore rappelé Macky Sall à l’ordre, l’invitant à résoudre les problèmes des Sénégalais plutôt que de faire des tournées «folkloriques». Non sans dénoncer encore un procès politique contre Khalifa Sall et le traitement, selon lui, indigne que le chef de l’Etat réserve à son prédécesseur et qui prive le Sénégal et l’Afrique de son talent diplomatique.
«Je suis attristé que le président de la République utilise l’Institution judiciaire pour combattre et écraser des adversaires politiques», a déclaré hier Idrissa Seck à Porokhane où il s’était rendu en pèlerinage. «Le procès de Khalifa Sall est un procès politique. Parce que le décret qui a mis fin au mode de fonctionnement de la caisse d’avance depuis son institution est un décret qui porte sa (Macky Sall, Ndlr) signature. Donc, il ne pouvait pas l’ignorer et ce décret date de 2004. Entre 2004 et maintenant, Macky Sall n’a jamais soulevé de problèmes. Pourquoi attendre que Khalifa manifeste des ambitions présidentielles pour le faire ? Je pense qu’un tel comportement visant à détruire des leaders politiques qui auraient pu servir le pays, servir le continent, c’est une démarche inacceptable», martèle le leader du Rewmi qui regrette pour le dénoncer le traitement que le chef de l’Etat réserve à son prédécesseur. «Si vous prenez le cas du Président Abdoulaye Wade, l’Afrique et le Sénégal sont privés de son talent diplomatique, de son envergure et de toute sa flamboyance. Aujourd’hui ni l’Union africaine, ni l’Onu, ni la Cedeao ni l’Uemoa ne font appel à lui du seul fait du traitement que lui réserve Macky Sall. C’est indigne», ajoute Idrissa Seck.
Revenant à Khalifa Sall, le leader du Rewmi souligne que c’est pareil. «C’est le maire de la capitale. Un maire connu par tous les autres maires du monde en particulier les maires francophones. A un moment où la coopération décentralisée est un pilier essentiel de la diplomatie, on l’écrase et on prive l’ensemble des communes, la capitale et les autres communes, de son apport».
Interrogé sur les nouvelles infrastructures routières et portuaires inaugurées cette semaine par le chef de l’Etat, Idrissa Seck parle de tournées folkloriques. «Je pense que ces dépenses qu’occasionnent ses déplacements folkloriques sans aucun intérêt devraient être versées dans une caisse pour solutionner les nombreux problèmes auxquels il fait face. Ce que j’attends de lui, c’est qu’il achète l’arachide des paysans. Ce que j’attends de lui, c’est qu’il paie les bourses des étudiants et leurs frais de scolarité pour ceux d’entre eux qui n’ont pas de place dans le public et qui sont orientés dans des instituts privés. Ce que j’attends de lui c’est qu’il veille sur la sécurité des Sénégalais», insiste l’ancien Premier ministre et Président du Conseil départemental de Thiès. Idrissa Seck d’affirmer que «faire des tournées folkloriques et répéter des promesses qu’on a déjà faites et qu’on n’a pas respectées ne relèvent pas du comportement d’un chef d’Etat». Des propos qui risquent encore de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Georges Nesta DIOP