Le gouvernement angolais compte faire revenir dans le pays plusieurs dizaines de milliards de dollars domiciliés illicitement à l’étranger.
Pour cela, il a annoncé un moratoire de six mois pour les citoyens et entreprises locales concernés, qui seront à l’abri de poursuites judiciaires.
L’information révélée début décembre par JA selon laquelle le nouveau président angolais, João Lourenço, 63 ans, s’était mis à tracer les milliards de dollars placés hors du pays, a pris corps avec la proposition de loi adoptée le 7 février en conseil des ministres.
Ce texte prévoit d’accorder 180 jours de grâce aux citoyens, mais aussi aux entreprises ayant leur siège social en Angola, pour rapatrier les ressources financières domiciliées illicitement à l’étranger. Le président élu en août 2017 espère ainsi voir plusieurs dizaines de milliards de dollars retrouver le chemin des banques angolaises.
Les propriétaires ne seront ni interrogés sur la provenance de ces fonds, ni poursuivis
Ce « moratoire », comme l’a nommé le gouverneur de la Banque nationale d’Angola, José de Lima Massano, est inédit. Force est de croire que le président Lourenço ne le propose pas au hasard : probablement sait-il déjà où est une partie de cet argent détourné, et à qui il appartient.
C’est en tout cas l’une des missions qu’il aurait confiée au général Fernando Garcia Miala, tombé en disgrâce sous l’ancien président José Eduardo dos Santos – il avait écopé de quatre années de prison en 2006 – , et remis en selle par Lourenço.
AFP