Les problèmes entre le Sénégal et la Mauritanie ne datent pas d’aujourd’hui.
Selon l’historienne, Penda MBOW, la dernière crise née de la mort d’un pêcheur de Nguet-Ndar n’est que l’arbre qui cache la forêt. «Cette crise est un problème qui ne date pas d’aujourd’hui. Elle relève de la longue durée. Il faut l’analyser en tenant en considération l’évolution depuis l’histoire, l’implication de la colonisation ou de l’administrateur colonial et aussi les mutations importantes qui sont liées aux problèmes fonciers, à la frontière qui constitue le fleuve Sénégal, mais avec aussi une coloration à la fois raciale et ethnique. Tous ces éléments doivent être pris en considération si on veut bien comprendre les différends entre le Sénégal et la Mauritanie », analyse Penda MBOW, dans les colonnes de Sud Quotidien.
Poursuivant l’ancien ministre de la Culture sous Me WADE explique comment l’administration mauritanienne a été façonnée. « Pendant la période coloniale, ceux qui allaient à l’école, c’était essentiellement les négro-africains. On a fait comprendre aux arabes et berbères que s’ils n’allaient pas à l’école, ils allaient être dominés par ces négro-africains. Ce qui fait que les premiers cadres de la Mauritanie indépendante, surtout les toucouleurs parce que ce sont eux qui étaient partis à l’école et on les retrouvait beaucoup dans l’Armée mauritanienne. Ce qui fait qu’il y a une domination, chez les cadres, de Haalpulaar qui vient s’ajouter à ces problèmes fonciers issus de la période de la grande sécheresse des années 70 », renseigne Penda MBOW.
Le président SALL est en visite à Nouakchott ce jeudi. Ce après la mort d’un pêcheur sénégalais tué par les garde-côtes mauritaniens. Ces derniers s’en prennent régulièrement aux pêcheurs de Guet-ndar qui s’aventurent dans leurs eaux territoriales.
WALFNet