Attendu pour une séance d’explication sur la cession d’une parcelle au parti au pouvoir qui veut y construire son siège, le patron de Dakar Dem Dikk a tenu à apporter des éclaircissements sur le dossier.
Sauf que l’avocat qu’il est a peiné à convaincre.
«Conférence de clarification». Cet intitulé de la rencontre initiée par le patron de Dakar Dem Dikk valait bien le détour. Seulement, le patron de la société de transport public n’a pas convaincu grand monde sur la cession du terrain de 2000 m2 à l’Alliance pour la république (Apr) qui envisage d’y ériger sa permanence nationale. Face à la multitude de questions que pose cette cession, Me Moussa Diop s’est plutôt contenté de dresser son bilan «fort élogieux» à la tête de la boîte. D’ailleurs, le folklore a, par moments, pris le dessus lors de cette rencontre où les militants de son mouvement, Aj Jotna, et ceux de l’Apr étaient les plus audibles. Me Diop s’est plutôt attaqué aux syndicalistes de Ddd qui ont vendu la mèche. «Qui ose m’attaquer n’a qu’à saisir la justice», dit-il. «La vente des deux parcelles de la société a été faite dans le respect exclusif des intérêts de Dakar Dem Dikk et de ses salariés avec un respect du prix réel du marché et une égalité de traitement», déclare-t-il. Pour Me Diop, il s’est agi, dans cette opération, «de rentabiliser le patrimoine de l’entreprise par une rentrée d’argent». Pour ce faire, «une autorisation du Conseil d’administration de Dakar Dem Dikk a été émise pour viabiliser la façade du dépôt de Mermoz donnant sur l’Avenue Cheikh Anta Diop». Et, explique-t-il, «un expert agréé a été commis pour examiner la bande de terre promise à la vente. La valeur vénale moyenne comptable du terrain à cet endroit est de 500 mille Frs Cfa le m2, donc un montant d’un milliard pour les 2000 m2». Il saisit l’occasion pour couper court au débat sur l’absence de concurrence dans la cession dudit terrain. «Il n’y a pas eu d’entente directe dans ce dossier car beaucoup de prétendants étaient en piste», souligne le Dg de Dem Dikk. «Au final, deux parcelles ont été vendues au même prix, à deux entités différentes : Diamond Bank et l’Alliance pour la République», précise-t-il. Pour lui, «Il n’y a pas de bradage parce que toutes les procédures ont été respectées». L’Apr, à l’en croire, «a payé le prix que le Sénégalais lamda aurait payé».
Quid de la destination de l’argent généré par la vente des deux parcelles ? «La vente de ces deux parcelles a permis d’éponger une partie des dettes de l’entreprise qui se chiffraient à 5 milliards», répond Me Diop. Pour ce dernier, «la Direction générale a été prudente, diligente et avisée sur cette affaire».
Magib GAYE