La Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) s’est invitée dans le village de Kounoune Ngalap pour marquer au rouge plusieurs maisons.
Lesquelles, selon les populations, doivent être détruites. Brassards rouges au bras, les populations dont des jeunes, des femmes et des hommes ont marché dans le village pour clamer leur inquiétude.
La première tentative a eu lieu en 2005. Affaire sur laquelle le tribunal de grande instance avait tranché dans une ordonnance de juillet 2005 au profit de la population de Kounoune Ngalap. «Des promoteurs immobiliers véreux qui visiblement ont la bénédiction de l’administration veulent faire main basse sur des terres sans aucun fondement légal. Une famille est en train de tout faire pour détruire le village de Kounoune Ngalap. Les délibérations du conseil rural de Sangalkam en faveur des occupants sont antérieures d’au moins 10 ans aux faux papiers par lesquels ils veulent faire croire que le site leur appartient», lance Ousseynou Diallo, porte-parole des populations. C’était sous la conduite de Salam Guèye, membre du Conseil économique, social et environnemental.
La deuxième tentative en 2007, dirigée par Daouda Thioune réclamant ses terres, a été également déclarée irrecevable par le tribunal. «Et avec cette troisième tentative, avec la venue de la Dscos, les populations se sont dit déterminés pour que l’affaire soit traitée pour de bon par l’Etat. Nous faisons appel au président Macky Sall. Dans sa politique sociale au profit des défavorisés, il a instruit ses services pour une régularisation des titres précaires et révocables. Nous avons acquis ces terres depuis plus de 10 ans et elles n’ont jamais été remises en cause ni désaffectées», déclare Ousseynou Diallo.
La famille de Djibril Déthié Thioune s’est complètement plantée, croient ces populations. «Elle possède une assiette de 97 hectares pour la Zac de Kounoune. Si la Dscos ou Daouda Thioune considère le titre foncier 10 303 R comme leur propriété, il y a du faux, facilité par des gros bonnets». Aujourd’hui, les populations réclament leurs maisons. «Nous voulons nos maisons spoliées par des promoteurs immobiliers véreux qui, visiblement, ont la bénédiction de l’administration pour faire main basse sur des terres sans aucun fondement légal. Les habitants ont été surpris de voir, le 10 janvier dernier, la Dscos venir raser tous les chantiers sur le site avant le début des démolitions. Elle est venue avec des bulldozers pour démolir nos vergers et nos maisons», renseigne Ousseynou Diallo. Criant à l’injustice, les populations ne comprennent pas comment la justice peut instruire la plainte des plaignants au profit de cette famille. «Notre plainte pour agression et destruction de biens n’a pas été instruite, mais plutôt sa plainte contre nous pour occupation illégale de terrain dont autrui pourrait disposer en vertu d’un document administratif», dénoncent les populations qui demandent le soutien de l’Etat.
Najib SAGNA