L’Amicale des anciens des mouvements des jeunesses et étudiants socialistes (Aamjes) cogne fort.
Elle estime que le point d’orgue de la trahison des idéaux du parti par Ousmane Tanor Dieng est «la livraison au pouvoir, mains et poings liés, de son secrétaire politique, le député-maire, Khalifa Ababacar Sall pour taire son ambition d’une renaissance socialiste dans la construction d’un Sénégal nouveau». Dans une déclaration parvenue à WalfQuotidien, ces soutiens du Maire de Dakar soulignent que «le refus de toute compromission du Député-maire de Dakar et sa fidélité aux valeurs socialistes fondées par Léopold Sédar Senghor lui ont valu une cabale qui l’a conduit et maintenu injustement à Rebeuss. Les prébendes octroyées par le Président de Benno Bokk Yaakaar ont corrompu ceux-là dont la mission devait être de veiller à la réalisation de l’ambition légitime du Parti socialiste de reconquérir le pouvoir pour de véritables ruptures dans la gouvernance de notre pays qui est actuellement sombre et virtuelle».
A cette énième «indignité», martèlent-ils, «s’ajoute une autre plus grave, l’exclusion arbitraire du Secrétaire politique du Ps et de l’union départementale des coordinations de Dakar, qui est plus légitime que tous ces comploteurs de la direction socialiste. L’exclusion prétendument de 65 camarades qui s’est faite, toute honte bue, en présence de membres majoritairement cooptés du BP et d’alliés de la majorité présidentielle, est contraire aux procédures et aux textes du parti en la matière».
En outre, affirment les membres de l’Aamjes, «cette mesure qui intervient en même temps qu’une procédure pendante en justice en dit long sur la conception de ces dirigeants du Parti socialiste sur le pouvoir judiciaire de leur pays».
L’Amicale rappelle qu’à lui seul, Khalifa Sall pèse 11 mille cartes rien que dans sa coordination de Grand Yoff. «C’est dire que la direction socialiste s’est suicidée en se privant de sa sève nourricière malgré l’achat de conscience de secrétaires généraux de coordination triés sur le volet pour leur soutien. Tant mieux pour les Socialistes de valeur qui pourront désormais, en l’absence des branches mortes et des vermoulures, germer, reverdir et porter les fruits de l’espoir de tout un peuple», ajoutent-ils.
L’Aamjes d’inviter les socialistes «authentiques, les vrais militants et tous les patriotes» à démultiplier l’exemple de Kaolack sur l’ensemble du territoire national pour la renaissance d’un Sénégal nouveau fondée sur les valeurs qui ont fait sa grandeur, sa voix audible dans la scène internationale.
Dans son dernier communiqué, l’Amicale soulignait que la consultation de la base militante du Parti socialiste par sa Direction, dans le cadre de sa participation aux élections législatives de 2017, n’était ni légale, ni démocratique. «Les résultats d’alors, proclamés par son Secrétaire national chargé des élections, étaient dénués de tout fondement et constituaient, de ce fait, une véritable arnaque électorale, une forfaiture, voire une poudre aux yeux de l’opinion nationale et internationale pour justifier la poursuite du compagnonnage avec Benno Bokk Yakaar attestant le choix délibéré de la course aux ressources d’allégeance de ce clan au sein de la direction du parti. Ce qui est totalement en contradiction avec la volonté de la base militante du parti», rappelle encore l’Aamjes.
Face à ce qu’elle qualifie de forfaiture organisée, la position de l’Aamjes confirme «cette entreprise de liquidation du parti et la vente aux enchères de son identité pour la jouissance de sinécures et de privilèges d’une minorité dirigeante, au détriment de sa vocation primordiale de conquête et d’exercice du pouvoir». En réalité, affirment ces partisans de Khalifa Sall, «la présidence du Hcct, un quota de députés et de ministres entre autres, sont la contrepartie de ce renoncement aux idéaux et à la raison d’être du Parti socialiste : choisir le marron-beige et ensevelir le vert de Senghor».
Georges Nesta DIOP