Des images insoutenables qui témoignent de l’enfer que Latefa a vécu. Employée comme domestique à Casablanca, cette jeune femme de 22 ans, originaire de Zagora, a légitimé une révolte des militants des droits des enfants.
Hospitalisée dans une clinique depuis lundi, à Casablanca, où ses employeurs l’ont abandonnée, chaque partie de son corps témoigne d’un calvaire dont les séquelles restent la preuve éloquente.
L’Association INSAF, qui a révélé l’affaire, s’insurge contre “l’exploitation légalisée des petites filles”. Sur sa page Facebook, elle s’interroge: “combien en faut-il pour prendre conscience que la traite des êtres humains est banalisée dans le quotidien des familles qui exploitent les filles dès l’âge de 16 ans avec la bénédiction des gouvernants qui ont légalisé cette pratique indigne avec la promulgation de la loi 19.12”
Le président de l’Association Marocains pluriels, Ahmed Ghayat, lui, a partagé quelques images de Latefa mettant en garde contre leur “cruauté”. Dans son post sur Facebook, il a publié trois photos de la jeune fille, précisant que certaines images ont dû être retirées. “Je n’ai publié que les moins dures”, écrit-il, partageant sa colère face aux différentes formes de tortures que Latéfa a endurées. “Latéfa est notre enfant à tous”, lance Ahmed Ghayat.
La mobilisation pour Latéfa et contre d’autres calvaires est aussi invoquée par la journaliste Narjis Rerhaye Souadka, qui a lancé pour sa part, hier, sur Avaaz, une pétition pour dénoncer “la barbarie en nos murs”. “Torturée par ses employeurs : ils avaient, entre autres, l’habitude de la brûler avec des fourchettes rougies sur le feu, elle a été transportée lundi dans une clinique casablancaise où ses bourreaux l’ont abandonnée après avoir déposé un chèque”, écrit-elle.
Et d’ajouter que la chaîne 2M consacre un reportage à cette affaire et qu’il est impossible que les choses s’arrêtent à ce stade. “À nous tous Marocain(e)s de nous mobiliser pour que ces actes de barbarie soient punis à la hauteur de leur inhumanité, de leur horreur”, souligne la journaliste.
Aux yeux de son initiatrice, cette pétition est aussi une revendication d’”un procès exemplaire et d’une condamnation qui rende justice à cette jeune fille, qui doit devenir notre cause commune !”. Devant atteindre 200 signatures, la pétition en a réuni 152, à l’heure de la publication de ces lignes.
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