Il s’agit, selon les autorités, d’une mesure conservatoire afin d’enquêter sur les dernières violences ayant émaillé la tournée du parti de l’ancien président, Yahya Jammeh.
La mesure fait suite à une semaine de violences qui se sont déroulées lors d’une tournée politique dans le pays de l’APRC, le parti de l’ancien président Yahya Jammeh. D’abord à Mankamang Kunda, la ville natale du président Adama Barrow, puis à Busumbala, à la sortie de Banjul, des foules de villageois, proches du principal parti au pouvoir, ont affronté des membres du convoi. Selon la police, plusieurs personnes ont été blessées, notamment lors de jets de pierres, et des véhicules ont été détruits. Le temps de mener l’enquête, la police ne donnera plus de permis aux partis pour leurs événements.
Chaque parti accuse l’autre d’avoir commencé les provocations. Pour Seedy Njie, porte-parole de l’APRC, ces attaques sur le convoi sont des tentatives pour faire taire le parti : « Nous n’acceptons pas que nos supporters soient intimidés, insultés, blessés. Ça doit s’arrêter. Et on veut que tous les leaders politiques prennent leurs responsabilités pour que tout le monde puisse mener ses activités dans le calme et sans intimidations ».
De son côté, l’UDP, au pouvoir, a dû annuler son meeting prévu ce week-end. Mais pour le député Alagie Darboe, ce ne sont pas des militants du parti qui ont pris part aux affrontements : « Ce qui s’est passé est regrettable. Mais les attaques ne concernaient pas l’UDP en lui-même. Je pense que ce sont les villageois qui ont été attaqués, et qui ont réagi en retour ».
Pour les activistes de la société civile comme Marr Nyang, ces incidents démontrent surtout le manque de préparation des forces de l’ordre : « Malgré tout le personnel de sécurité du pays, ces incidents ont eu lieu sur deux jours, sans que la police ne puisse rétablir le calme. Je pense que notre système sécuritaire est trop fragile ».
Mais à trois mois des élections locales, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Demba Jawo, se veut rassurant : « Oui, la police ne s’attendait pas à de tels événements. Mais elle va apprendre de ce qui s’est passé. Et lors d’une prochaine tournée politique dans le pays, les dispositifs seront renforcés. Cela fait partie d’un processus d’apprentissage ».
Ces violences indiquent en tout cas que les tensions politiques sont encore vives dans le pays.
Avec RFI