CONTRIBUTION
Tant qu’à faire, tous ceux qui insultent leurs prochains peuvent être cloués au pilori, tous ceux qui conduisent mal au point de frustrer les usagers de la route sont «massacrables», séance tenante. Pourquoi ne pas autoriser les crimes d’honneur au nom de la honte que subissent les familles vilipendées ? Condamner la tuerie tout en mettant en exergue des explications écologistes, c’est de la falsification. Trouver ainsi une justification de la mort des 13 coupeurs de bois, c’est mesquin et très lâche. Les auteurs du crime odieux en ont égorgé, ils en ont brûlé vifs et, malgré tout, certains qui passent pour analystes et spécialistes de la Casamance accusent l’Etat et l’administration de manquement.
Ce qu’il y a lieu de se demander, c’est surtout comment l’Etat sénégalais peut encore admettre que des citoyens, rebelles ou malfaiteurs, disposent d’arsenal militaire et se permettent encore de délimiter des zones interdites. L’armée sénégalaise laisse faire sous prétexte d’une sauvegarde de la paix ou plutôt d’une politique de «containment» d’une crise en latence. Dans le Ferlo aussi, le vol de vaches, veaux et taureaux si cher aux hal pulars ne peut en aucune façon justifier l’assassinat des brigands.
Par ailleurs, s’il existe en Casamance, des groupes lourdement armés autres que les forces du Mfdc au point de s’imposer en justiciers expéditifs, c’est que nous avons du souci à nous faire pour le retour définitif de la paix. C’est un traitement sans discrimination, même pas positive, qui scellera sans doute l’encrage de la Casamance à l’Etat du Sénégal, terre de nos aïeux à nous tous, sanctuaire de martyrs de toute la nation. Le règne de la peur et des ressentiments n’a que trop durer.
Birame NDIAYE