Ça sent l’ébullition dans le secteur de l’Education. Après la fin de leur préavis de grève, les syndicats entament la grève.
Le Grand cadre des syndicats d’enseignants et le Saemss vont paralyser le système éducatif, mardi et mercredi prochains.
Décidément comme annoncé, le mois de janvier sera chaud dans le secteur de l’éducation. Les syndicats dont leur préavis de grève arrive à expiration commencent à se signaler. Après le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire (Cusems) qui a observé un débrayage et 24 heures de grève totale ce jeudi, c’est au tour du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) et du Grand cadre d’entrer dans la danse. Toutes les organisations syndicales annoncent qu’elles vont paralyser le système scolaire à partir de la semaine prochaine. En conférence de presse, hier, le coordonnateur du Grand cadre, Oumar Wally Zoumarou, indique que ce nouveau plan d’actions a été conçu suite à l’attitude du gouvernement envers les enseignants, depuis plus d’un an. Car, souligne-t-il, l’Etat n’a pas su profiter de l’accalmie de l’année dernière, demandée par les médiateurs et les khalifes généraux de Tivaoune et Touba, pour remplir sa part d’engagements pris devant les représentants de ces derniers et des enseignants. «La grande frustration des enseignants née de cette attitude de défiance amène le Grand cadre à enfourcher le cheval de bataille à travers un plan d’actions d’avertissement qui se décline comme suit : mardi 16 janvier 2018, débrayage à partir de 10 heures qui sera suivi d’une Assemblée générale dans tous les établissements du Sénégal. Le mercredi 17 janvier, le Grand cadre va observer une grève totale du préscolaire au secondaire», indique M. Zoumarou.
Ce dernier souligne que l’Etat fait «preuve de négligence et d’escobarderie dans la prise en charge des préoccupations des acteurs du secteur de l’éducation et de la formation». «Le Gouvernement se donne un malin plaisir non seulement de violer les accords, en refusant de payer aux enseignants les indemnités qui leur sont dues pour le compte des examens de l’année scolaire écoulées, mais aussi de faire dans la provocation en ponctionnant abusivement les salaires des travailleurs en général et des enseignants en particulier sans concertation avec ces derniers ni préavis officiel motivé», fulmine le coordonnateur du Grand cadre, Oumar Wally Zoumarou, par ailleurs, secrétaire général du Sels-Originel. Rappelant sa plateforme revendicative, le Grand cadre évoque le respect des accords signés le 17 février 2014 avec les syndicats d’enseignants ; le respect du principe de la gestion démocratique des enseignants ; la diligence de la sortie du décret portant statut des élèves-maîtres sortants des Crfpe. Oumar Wally Zoumarou et Cie demandent aussi la hausse substantielle de toutes les indemnités allouées aux enseignants et surtout les indemnités de logement et d’enseignement ; le relèvement substantiel de la part allouée au préscolaire et à la petite enfance dans le budget de l’éducation, la diligence dans la mise en place des crédits au logement appelés prêts Dmc et la fin de toutes les lenteurs administratives.
Dans la même veine, le Saemss, ce syndicat que dirige Sawrou Sène, s’est fendu d’un communiqué pour annoncer le déroulement de son nouveau plan d’actions. «Suite à l’expiration de son préavis de grève, le Saemss, décrète mardi 16 janvier 2018, un débrayage suivi d’une Assemblée générale et une grève générale le mercredi 17 janvier sur toute l’étendue du territoire», note le document parvenu à Walf Quotidien.
Mamadou GACKO