CONTRIBUTIONLa lecture de l’intéressante contribution du journaliste Ousmane Dia sur la situation de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) a suscité en nous une réaction. Celle d’un ancien qui a arpenté les escaliers de l’Aps pendant de bonnes années avant de continuer sa carrière (au frigo) dans les régions Nord Saint-Louis et actuellement Louga.
Certes, l’Aps est sous-financée et son budget est largement au-dessous de ses ambitions légitimes. Son personnel a droit, comme ceux des autres médias d’Etat, à un traitement digne de l’immense travail abattu quotidiennement. Cependant, il faut reconnaître que ces dernières années, avec l’avènement du régime du président Macky Sall, des efforts constants ont été faits sur le montant de la subvention mensuelle attribuée à l’Agence. «De 221 millions, puis 321 millions, la subvention de l’Etat est passée en 2017 à 442 millions de francs CFa. Le montant de l’aide à la presse est de 40 millions de francs et les revenus du service commercial ne sont pas stables», dit Ousmane Dia. Il faut signaler qu’également au niveau de l’Aps, le service commercial a sensiblement contribué à glaner quelques marchés publicitaires. Je passe sur l’augmentation sensible du traitement du Dg qui a plus que doublé en quelques années.
Il faut reconnaître qu’avec cette somme, l’Aps ne devrait avoir aucun problème de fin du mois si et seulement si, à sa tête, on se faisait le souci de bien gérer les deniers mis à disposition. Bizarrement, cette année, avec tout l’argent reçu des pouvoirs publics, les informations en provenance de Dakar ne rassurent guère et les signaux semblent être au rouge. En effet, une nouvelle forme de cogestion a vu le jour à l’Aps mettant de côté les professionnels de la presse, les journalistes, au profit des autres services administratifs notamment qui curieusement ont plus bénéficié de la manne financière reçue des pouvoirs publics.
On ne peut passer sous-silence la généralisation de la subvention au logement de 50 mille francs refusée aux régionaux qui, jusqu’ici, étaient les seuls à en disposer par une note de service dont nous doutons de la validité. Avec des professionnels du droit, nous ne manquerons de nous en informer pour réparer cette injustice. On nous dira que ces derniers sont logés, mais cette subvention qui était de 25 mille et revue au double peut être vue comme un encouragement aux jeunes à trouver une motivation pour aller dans les régions. En tous cas, l’Aps a toujours marché ainsi jusqu’à ce que cette décision renverse la situation.
Pour la subvention reçue lors des élections législatives, la «hiérarchie» s’est donné à cœur joie avec la complicité de la direction en s’attribuant des sommes faramineuses. Certains ont reçu un million là où l’essentiel des journalistes ont reçu des sommes avoisinant les 500 mille. Auparavant, le conseil d’administration a avalisé l’instauration d’une prime de carburant de cent mille pour cette même hiérarchie, contribuant également à alourdir les charges de l’Agence.
Ahmad Mouslim DIBA
Chef du bureau Aps Louga