Le président de l’Union des magistrats sénégalais (UMS) en est convaincu. L’indépendance de la Justice est loin d’être effective.
Dans un entretien avec le journal EnQuête, le magistrat explique comment le pouvoir judiciaire est assujetti à l’exécutif. Selon lui, cette immixtion s’explique « par la mainmise de l’Exécutif sur la carrière des magistrats ».
« Notre Constitution fait du président de la République la clé de voûte des Institutions. A cet effet, il nomme à tous les emplois civils et militaires. Pour concilier ces prérogatives du président de la République avec le respect de l’indépendance de la justice, on devrait trouver le moyen de faire de telle sorte qu’à l’exception de l’acte formel de nomination, tous les autres aspects du déroulement de la carrière des magistrats soient dévolus à une entité indépendante du pouvoir exécutif », observe le magistrat. D’après lui, « c’est précisément l’objet des Conseils supérieurs de la magistrature (ou Conseil de justice dans certains pays) ». Toutefois, déplore-t-il, «le Conseil supérieur de la magistrature que nous avons au Sénégal laisse apparaitre que, pour ce qui est de la nomination des magistrats, la part du lion revient à l’Exécutif (à travers le ministre de la Justice), les autres membres (à savoir les magistrats) se contentant de la portion congrue».
WALFNet