Jusque-là, ce sont les opposants qui élevaient la voix pour brocarder la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS).
Non-contents d’être snobés par une chaine qui n’a d’yeux que pour le régime, les hommes politiques ne ratent pas une occasion pour tirer à boulets rouges sur la télé nationale. Depuis le 31 décembre dernier, «Rien Tous les Soirs », comme l’appellent communément les Sénégalais, a de nouveaux détracteurs. En effet, comme s’ils se sont passés le mot, les partons de presse ont étalé leur amertume, fustigeant la boulimie publicitaire de la chaine dirigée par Racine TALLA.
«Est-ce qu’il faut continuer à donner les droits de diffusion pour des services achetés par la Nation ? Je pense aux matchs de football et autres à cette chaîne nationale qui n’est pas la seule chaîne qui sert le contribuable. C’est le contribuable qui a acheté, ce n’est pas la chaîne. Maintenant, quand il s’agit de l’exploitation, c’est la chaîne seule qui a ce droit de l’exploiter. On va jusqu’à offrir la compétition à la Guinée Bissau alors que d’autres Sénégalais qui regardent d’autres chaînes et qui ont aussi besoin de ces matchs, en sont privés », a déclaré Sidy Lamine NIASS patron du groupe Wal Fadjri. Si ce dernier s’est gardé de citer nommément la chaine nationale, El Hadji NDIAYE, PDG de la 2STV, lui, met les pieds dans le plat. «La RTS gagne tous les droits, l’Etat la subventionne et nous, nous n’avons rien. Au moins, qu’elle laisse la publicité classique que nous avons. Qu’elle nous laisse ramasser un tout petit peu d’argent pour pouvoir payer au moins notre électricité. Aujourd’hui, nous avons besoin d’autres choses. En tout cas, en ce qui nous concerne nous, notre travail, notre département. Nous sommes dans une difficulté énorme. Nous sommes concurrencés par la télévision nationale qui reçoit des subventions. Mais, le plus grave est qu’ils sont en train de prendre, de récupérer, ce que les petites chaînes de télévisions auraient pu gagner. Ils vont aller prendre des petits marchés de publicité de 100 mille francs CFA. Là où nous on demande 200 mille francs CFA, ils demandent 80 mille francs ou 50 mille francs CFA. C’est une honte», a fulminé El Hadji NDIAYE qui indique que désormais sa chaine ne va plus couvrir les activités des ministres. Même son de cloche pour Bouba NDOUR. Pour le Directeur des programmes de la TFM, il y a une concurrence déloyale que livre la RTS. « Pour avoir des plateaux ou des moyens techniques comme les Européens, la RTS qui est un service public ne doit pas se tirailler avec la TFM pour la publicité. La RTS ne doit pas prendre de publicités, elle doit les laisser avec les aux télévisions privées. Elle est subventionnée par l’Etat et la coopération internationale mais elle se dispute avec nous pour obtenir des publicités. Si par exemple nous devons avoir 100%, la RTS prend les 40% et toutes les autres télévisions se partagent les 60% qui restent. Ce qui est un problème à souligner », déclaré Bouba NDOUR.
La RTS reçoit une subvention de l’Etat, s’accapare de la publicité et pourtant, les Sénégalais sont nombreux à se plaindre de ses programmes qui non seulement sont loin d’être attractifs mais ne prennent pas en compte les opposants.
WALFNet