Train de vie à grande vitesse pour le régime de Macky Sall.
Pour laisser une empreinte de son passage à la tête de l’Etat et donner quelque chose de plus que ce qu’avait laissé Wade pour solliciter un deuxième Cdd à la tête du pays, le chef de l’Etat a initié un projet d’envergure : une desserte omnibus de l’aéroport en 45 mn. Mais ce Train express régional (Ter) traîne des wagons d’incongruités. Car, comme l’écrivait WalfQuotidien à l’époque, ce Ter coûterait 568 milliards de francs Cfa pour une distance de 57 Km là où le Nigéria a payé un Train à grande vitesse (Tgv) de 187 Km à 552 milliards. Mais le déraillement des chiffres ne s’arrête pas seulement à cela. Le député Ousmane Sonko, connu pour sa précision sur les choses qu’il avance, a récemment indiqué à l’Assemblée nationale que le projet va coûter en réalité un peu plus de «1 200 milliards de francs Cfa». Des déclarations presque confirmées par Abdou Ndéné Sall, ministre délégué auprès du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, chargé du Développement du réseau ferroviaire, qui a indiqué que le coût global du Ter, toutes taxes comprises (Ttc), revenait à 800 milliards de francs Cfa.
Ce grand écart entre les chiffres sur le coup réel du Train express régional (Ter) sent un mensonge d’Etat et confirme les doutes de la Représentante résidente de la Banque mondiale sur l’urgence d’un tel projet, si ce n’est pour renvoyer l’ascenseur à nos amis les Gaulois qui avaient du mal à sauver des centaines d’emplois à l’usine Alstom d’où on a commandé ces rails.
Par ailleurs, certains économistes qui ne cautionnement pas ce projet gigantesque aux yeux de Macky Sall avaient soutenu que l’objectif de ce projet à plusieurs milliards francs était tout simplement de sauver l’entreprise française Alstom. Cette dernière était au bord d’un gouffre financier énorme. Le pire dans tout cela, c’est que c’est un groupement des entreprises françaises composé d’Alstom, Thales, Cde, Systra, Eiffage et Engie qui ont raflé le marché de la réalisation du projet.
Seyni DIOP & Adama COULIBALY