Après un démarrage poussif, Aibd a montré ses failles. Faisant de notre pays la risée de l’aéronautique mondiale. Coup de projecteur sur un vol inaugural raté.
Ce n’est pas tous les jours qu’on assiste à l’ouverture d’un nouvel aéroport dans un pays. Après dix années de construction, l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) a été ouvert au trafic. Mais, avec une pagaille indescriptible. Et il fallait s’y attendre. Car, depuis 2012, le projet fait face à des difficultés financières qui ont poussé l’Etat à faire appel à la Turquie pour finaliser les travaux.
Des avions qui survolent le ciel de Dakar, des passagers qui vivent un véritable calvaire pour récupérer leurs bagages, l’absence d’informations, le manque de personnel et la logistique défectueuse, la grogne des contrôleurs aériens, il y avait un cocktail explosif avec l’ouverture de cet aéroport. La sonnette d’alarme a beau être tirée à de nombreuses reprises, le Président Sall n’a pas fléchi dans sa position d’inaugurer et de mettre en service l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) le 7 décembre dernier. Et quelques jours seulement après son ouverture, les contrôleurs aériens ont bloqué l’outil, faisant annuler plusieurs vols au départ ou à destination de Diass et faisant subir un chemin de croix à des centaines de passagers. A travers ce mouvement de grève sévère du Syndicat des aiguilleurs du ciel du Sénégal (Sacs), ces aiguilleurs du ciel dénonçaient l’éloignement du nouvel aéroport avec un mode de transport inadapté des contrôleurs et des mauvaises conditions de travail. Le Sénégal donnait ainsi une mauvaise image au monde. Pourtant, le projet de construction de cet aéroport a connu des dérapages qui ont coûté à l’Etat 57 milliards de Fcfa. En additionnant l’ensemble des avenants, le projet a englouti près de 700 milliards de F Cfa.
Seyni DIOP & Adama COULIBALY