Depuis quelques temps, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) renvoie une image pas très lisse dans l’opinion. Son gouvernement est taillé en pièces par les économistes de l’Union sur le débat sur le Franc Cfa.
Suffisant pour que certains fonctionnaires de l’institution se confient à WalfQuotidien pour alerter sur le «désastre» de la communication de l’institution que Tiémoko Meyliet Koné laisse faire de manière intrigante.
Ça rouspète grave à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). Après les révélations, samedi dernier, de l’ancien ministre ivoirien des Finances sur 52 milliards de francs Cfa que la banque aurait prêtés à son personnel et les nombreuses autres attaques, des cadres de l’institution financière sont montés au créneau pour fustiger le management de communication de crise dont ils disent ne pas comprendre «le laisser aller».
L’argent ayant horreur du bruit, comme aime à le rappeler un ancien président de la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (Beac), on ne comprend pas les «errements dans la communication» de la banque, pilotée par une certaine Danielle Benoist. Laquelle, confient ces sources qui tiennent à ne pas être citées, «attire beaucoup de bruit autour d’elle». Ebranlé par cette déroute dans la polémique sur la monnaie commune, un fonctionnaire de la Bceao met cette dernière à l’index dans le fiasco noté dans cette polémique. En effet, selon ses confidences, une personne qui était dans la communication de l’ancien chef rebelle des Forces nouvelles, Guillaume Soro, ne peut gérer une telle affaire. «Ce genre de profil ne connaît que la communication politique. A la banque, tout le monde s’interroge sur son omnipotence et sur son omniprésence. Elle se comporte comme la co-gouverneur. Et cela laisse la voie à toutes les supputations», s’indigne un haut fonctionnaire de la Bceao. Non sans ajouter qu’à la Bceao, tout le monde trouve «catastrophique» pour l’institution les arguments sur le débat autour du Franc Cfa qui fait les choux gras de la presse de l’union. Et d’après nos sources, les directeurs de l’institution devaient tous monter en première ligne pour défendre la position de la maison sur cette question. Mais, regrettent ces sources, la communication a été un désastre pour la Banque centrale. «On risque d’être rattrapé par la catastrophe. On ne peut pas confier une communication de crise à un polémiste. Ce qui a agacé les directeurs du gouvernement de la banque et les conseillers spéciaux», ajoute une autre source à la banque centrale. Qui souligne qu’en Côte d’Ivoire, «les collègues de l’agence nationale ne parlent que de cataclysme durant tout le débat sur la monnaie».
Mais ce qui choque surtout de hauts cadres de la banque centrale, c’est l’inertie du gouverneur pour reprendre les choses en mains et remettre de l’ordre dans cela. «Si le gouverneur laisse continuer, cela va casser notre monnaie. On parle du Franc Cfa avec des positions approximatives. Et cela a beaucoup contribué à intensifier la lutte. Et la banque ne s’en est pas encore remise», ajoute une autre source. Non sans s’interroger : «Comment le gouverneur peut, à ce point, laisser faire ? Tout le monde s’interroge», renchérit la même source.
Seyni DIOP