Regroupés au sein de l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq), les syndicats Saes, Sudes, Uden, Sneell/Cntc et le Sypros envisagent de paralyser le système éducatif, dès le début du mois de janvier.
Ils dénoncent le «silence méprisant» de l’Etat à leur égard par rapport à leur plateforme revendicative.
Le mois de janvier risque d’être chaud dans le secteur de l’Education, avec les syndicats d’enseignants qui ont déposé leurs préavis de grève qui expirent en fin décembre. L’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq) qui regroupe le Saes, le Sudes, l’Uden, le Sypros et le Snell/Cnts, dont le préavis arrive à terme le 31 décembre, annonce qu’elle sera en ordre de bataille, dès le début de la nouvelle année. En conférence de presse hier, son coordonnateur national, Amadou Diaouné, affirme que lui et ses camardes sont obligés d’aller en mouvement, parce qu’ils constatent «un silence de mépris» de la part du gouvernement, suite au dépôt de leur préavis de grève depuis le début de l’année dernière. «Dans une semaine, s’il n’y a pas de réaction du gouvernement, dans la première semaine du mois de janvier, l’Useq va dérouler un plan d’actions qui sera articulé aux missions dans les bases pour informer et discuter avec les enseignants. Mais aussi recueillir leur avis sur les stratégies d’actions à faire. Il y a aussi les débrayages, les marches et les grèves à observer. Nous n’excluons aucune forme d’actions pour mettre la pression sur le gouvernement, en vue de l’ouverture des négociations concluantes sur les plateformes revendicatives», affirme Amadou Diaouné. Qui indique que la coalition de syndicats qu’il dirige est déterminée à engager un combat «de longue haleine» sous toutes les formes d’actions possibles. Car, il constate que le gouvernement continue de «s’obstiner dans son refus d’agir pour l’apaisement». «Cette nouvelle année scolaire va connaître davantage de perturbations si le gouvernement n’applique pas les engagements qu’il a pris et n’ouvre pas de négociations autour des questions qui sont posées dans la nouvelle plateforme revendicative», avertit Diaouné, par ailleurs, secrétaire général du Sudes.
En outre, l’Useq n’est pas en phase avec le ministre de l’Education nationale qui indique que les 2/3 des points contenant le protocole d’accords ont été évacués. Amadou Diaouné affirme que les points cruciaux n’ont pas été touchés. Il parle des lenteurs administratives que les enseignants dénoncent toujours. «Elles sont encore là parce qu’il y a des milliers d’enseignants qui attendent leur réintégration parce que leurs dossiers de validation et de reclassement ne sont pas traités. Or, le gouvernement avait pris l’engagement de mettre en place des dispositifs techniques, la décision de dématérialisation des carrières. En principe, au mois d’août cela devait être opérationnel. Mais jusqu’à présent, ce dispositif n’a pas répondu aux attentes. C’est difficile pour un enseignants de rester 05 ans 10 voire 15 ans sans évolution de son salaire», souligne-t-il. Et d’inviter le gouvernement au parachèvement des accords signés avec le Saes sur la question de la retraite décente des enseignants du supérieur. En revanche, l’Udeq invite les syndicats qui ont déjà engagé la lutte à s’unir pour que leur cause soit entendue par les autorités. «Si le gouvernement ne répond pas à nos attentes, nous invitons les syndicats d’enseignants qui sont en lutte à une synergie de nos efforts de lutte pour ensemble mener le combat. En le menant de façon dispersée, les résultats ne suivront pas. Unis, si nous frappons, le gouvernement sera obligé de répondre. C’est une démarche, que nous allons entreprendre au niveau de l’Useq pour que les syndicats puissent coordonner leur lutte», souhaite Amadou Diaouné.
Mamadou GACKO