Les ex travailleurs de la société Air bus services (Abs) ont investi, hier, les locaux du groupe Walfadjri pour dénoncer la décision de l’Etat qui selon eux veut les «enterrer vivants» au profit de SeneCar Tours.
La météo n’est toujours pas bonne pour les pilotes du nouvel Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). A côté des nombreux couacs notés dans le décollage de cette infrastructure aéroportuaire, ça chauffe sur le front social, malgré les instructions du chef de l’Etat à l’inauguration du bébé de Wade. En effet, d’ex-travailleurs de la société «Air bus services» (Abs) qui assuraient le transport de passager sur le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor sont montés au créneau pour dénoncer les mesures prises par les autorités étatiques tentant, selon eux, à les conduire à la guillotine. Cela, après que l’Etat a récupéré leur entreprise dans le cadre de la traque des biens mal acquis par le fils de l’ex-président, Karim Wade. «En 2013, Abs et Ahs ont été ciblées par la traque des biens mal acquis. Et des administrateurs provisoires ont été placés à leurs têtes. Le verdict rendu après le jugement a eu comme résultat de placer les deux sociétés dans le patrimoine de l’Etat. Ahs a vu ses activités continuer et l’Etat ordonne l’arrêt systématique et définitif des activités de l’Abs», soulignent ces ex-travailleurs dans une déclaration parvenu à WalfQuotidien. Fort de ce constat, notent-ils, l’Etat signe avec une autre société de transport et envoie à la casse le patrimoine de Abs estimé à trois milliards de francs Cfa.
Depuis le 30 juin 2016 jusqu’à nos jours, ces ex-travailleurs de Abs disent vivre des situations très difficiles. Ils signalent qu’ils ont essayé de montrer une autre forme de revendication tout en respectant les autorités et en faisant confiance aux institutions du pays. Des correspondances ont, à cet effet, été adressées, à toutes les autorités concernées, même au président de la République. Mais, malheureusement, aucune réaction n’a été notée venant de leur part. «Nous n’accepterons pas d’être enterrés vivants. Nous nous battrons jusqu’à être tués avant d’être enterrés. A partir de maintenant, nous allons taper très fort et partout pour que les autorités nous entendent. Nous exigeons sans délai et sans condition notre redéploiement à l’aéroport de Diass et le paiement intégral de nos arriérés de salaires et d’indemnités», martèlent-ils.
Selon ces déflatés d’Abs, c’est une menace sérieuse qui est en train de planer sur le nouvel aéroport parce que, indiquent-ils, les employés de la société chargée du transport de passager n’ont «aucune expérience et aucune qualification dans ce domaine».
Mamadou Samba BARRY