L’Institut de population, développement et de la santé de reproduction (Ipdsr) sonne l’alerte.
Pas moins de 17 % des enfants sont victimes de retard de croissance. Il l’a fait savoir, hier, en marge d’un atelier sur l’évaluation des déterminants sur le retard de la croissance infantile.
«Aujourd’hui, on estime à environ 17 % le nombre d’enfants qui souffrent d’un retard de croissance. Ce n’est pas loin de 20 %. Ce qui veut dire environ entre un enfant sur cinq et un enfant sur six au Sénégal souffrirait d’un retard de croissance. Cela est une prévalence importante qu’il urge de diminuer», a fait constater Pr Mouhamadou Sall, directeur de l’Institut de population, développement et de la santé de la reproduction (Ipdsr). Pour ce dernier, qui s’exprimait, hier, lors d’un atelier sur l’évaluation des déterminants du retard de la croissance infantile, si on compare l’évolution deS choses, de 1990 à maintenant, il y a eu une baisse du retard de la croissance chez l’enfant. Mais, note-t-il, il y a un stock important d’enfants qui peinent à grandir. Ce qui, de son avis, constitue une problématique pour notre pays parce que «le retard de la croissance est un déterminant majeur de la morbidité et de la mortalité chez l’enfant».
Selon Pr Sall, le Sénégal vise à capturer le dividende démographique qui va être l’enjeu économique majeur au cours des prochaines décennies. Mais pour atteindre cet objectif, il faut forcément que la fécondité des femmes soit maîtrisée. Or, poursuit-il, cela ne peut pas se réaliser si le taux de mortalité infantile ne recule pas. «C’est en milieu rural que le retard de croissance est plus prononcé. Comme dans les autres pays, le Sénégal n’échappe pas à ça. Mais ces disparités on les observe aussi quand on segmente la population selon le niveau de revenus», souligne-t-il.
«Le retard de croissance selon le genre est plus fort chez les garçons, avec 19, 3 %, que chez les filles, avec 14,5 %. Donc, cela montre encore qu’il y a des efforts à faire en matière de genre. Plus le poids à la naissance est faible, plus le retard de croissance est important. Et plus les mères sont instruites, plus le retard de croissance chez les enfants est faible», déclare de son côté, Papa Silmang Sène, directeur des statistiques démographiques et sociales.
Mamadou Samba BARRY