Le responsable des sages du Ps a fait un véritable plaidoyer en faveur de la libération provisoire du député-maire de Dakar. Khalifa Sall obtient ainsi un soutien de taille face à la justice mais aussi pour son combat au sein du Ps.
Pour la première fois, depuis longtemps, Abdoulaye Elimane Kane, ancien ministre socialiste et responsable des anciens du Ps, est sorti de son mutisme. Et c’est pour apporter et exprimer son soutien à Khalifa Sall. «J’ai déjà, à plusieurs reprises, mais en privé, exprimé à Khalifa Sall ma solidarité et mon soutien dans cette épreuve qui le maintien, depuis des mois, loin des siens, de ses amis et de ses camarades et qui le prive de la possibilité de remplir pleinement sa mission de premier magistrat de la Ville de Dakar et de leader en gouvernance locale apprécié par les populations et par ses homologues d’Afrique et d’autres continents», déclare Abdoulaye Elimane Kane qui s’exprimait, hier, lors de la rencontre des Amis du maire de Dakar qui ont collecté la caution pour lui permettre d’obtenir une liberté provisoire.
Selon lui, cette campagne de collecte de moyens, en vue de constituer une caution susceptible de faire obtenir à Khalifa Sall une liberté provisoire, est l’œuvre de citoyens dont beaucoup apprécient ses qualités humaines, intellectuelles et morales. «Je suis de ceux-là et je peux témoigner de l’importance que cet homme accorde aux grandes valeurs de partage, d’abnégation et de solidarité pour l’avènement d’une société meilleure. Je suis de ceux qui pensent que cet homme jouit de la présomption d’innocence. Cet homme dont le parcours personnel et les états de service constituent une caution de responsabilité, devrait pouvoir obtenir une liberté provisoire», affirme encore le professeur Abdoulaye Elimane Kane.
«Cette prise de parole est donc pour moi l’occasion de dire de vive voix ma totale adhésion à cette heureuse initiative à laquelle à la fois pour des raisons déjà indiquées et pour d’autres qui me sont personnelles. Ces raisons personnelles ne vaudraient pas la peine d’être évoquées si elles n’avaient pas pour fondement ma croyance tenace en la bonne foi de Khalifa Sall», insiste encore le responsable des sages du Ps. Qui rappelle qu’il l’a connu il y a plus de quarante ans quand le maire de Dakar était élève au lycée Blaise Diagne de Dakar et lui son professeur de philosophie. A cette époque, Khalifa Sall était déjà membre des jeunesses socialistes et lui sans être dans aucun parti critiquait certaines idées du Président Senghor comme beaucoup d’intellectuels de sa génération.
«La nature de nos liens, depuis cette époque, repose sur ce sens du respect de la liberté et de l’engagement de chacun et sur l’importance accordée à une valeur cardinale: la sincérité. L’action remarquable qu’il a menée à la tête de la Ville de Dakar et dans de nombreuses institutions ayant pour vocation la gouvernance locale valent bien que les citoyens sénégalais soient nombreux à soutenir cette demande de liberté provisoire. Et que cette demande soit entendue par les autorités judiciaires ayant en charge ce dossier», souligne-t-il avant d’ajouter : «Je suis de ceux qui pensent que cet homme qui jouit de la présomption d’innocence et dont le parcours personnel et les états de service constituent une caution de responsabilité devrait obtenir une liberté provisoire».
Mignane Diouf qui a initié la campagne de collecte pour la caution de Khalifa Sall espère une libération rapide du député-maire de Dakar. «La famille de Khalifa Sall qui souffre dans sa chair, ses amis au Sénégal et à travers le monde se sont mobilisés. Et c’est grâce à une telle jonction qu’il est possible de vous dire qu’une caution sera remise entre les mains de la justice sénégalaise par le biais des avocats pour que encore une fois une possibilité de libération du maire Khalifa Sall soit possible», dit-il.
Toutefois, à en croire Me Babou, cette caution n’est pas synonyme de libération automatique. Cette liberté provisoire est entre les mains du procureur de la République qui a maintenant dix jours pour se prononcer sur cette demande de liberté provisoire.
Charles Gaïky DIENE