Le rapatriement de milliers de migrants présents en Libye, envisagé depuis le sommet Afrique-Europe d’Abidjan cette semaine, est loin de résoudre le problème de la crise migratoire, ont averti des ministres africains vendredi à Rome.
Il est toujours possible de freiner les flux des milliers de migrants qui s’efforcent à partir de l’Afrique de gagner l’Europe à la recherche d’une vie meilleure, a reconnu le ministre des Affaires étrangères du Niger, Ibrahim Yacoubou, devant le colloque Rome MED, qui s’est ouvert jeudi dans la capitale italienne.
“Mais sans solution durable, ça ne résout pas le problème”, a-t-il ajouté.
Il y a deux ans, le Niger a vu entre 280.000 et 300.000 personnes traverser son territoire. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 12.000, “Il est donc possible de freiner les flux”, a expliqué le ministre.
Le Haut-Commissariat aux réfugies des Nations unies (HCR) a commencé à procéder à ces évacuations en Libye où s’entassent des dizaines de milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, en majorité originaires d’Afrique sub-saharienne. “25 ont été évacués vers la France” la semaine dernière et 116 autres le seront dans les jours qui viennent, a déclaré vendredi à Rome le Haut-commissaire aux réfugiés Filippo Grandi.
Ce dernier a d’ailleurs réclamé en priorité d’obtenir un accès aux dizaines de camps de migrants en Libye, particulièrement dans les zones contrôlées par des milices et non par le gouvernement de Tripoli.
Mais tant que l’insécurité et la pauvreté seront la règle dans de nombreux pays d’Afrique, les jeunes continueront à risquer leur vie en quête d’un avenir meilleur, a quant à lui averti le ministre nigérien.
Des images chocs montrant des marchés aux esclaves en Libye ont contribué à cette mobilisation. Mais pour le vice-président du gouvernement d’union nationale à Tripoli, Ahmed Omar Maiteeg, également présent à Rome, ces images “ne représentent pas la réalité” en Libye.
Avec Voaafrique