Le Sénégal a célébré, hier, par anticipation, à cause du Maouloud, la Journée mondiale de lutte contre le Sida qui a lieu le 1er décembre de chaque année.
Le thème retenu pour cette année, «la santé, un droit pour tous!», a quelque peu poussé l’Onusida à brandir les chiffres. Selon son rapport 2016, 41 mille personnes sont porteuses du virus VIH/Sida au Sénégal. Et parmi elles, 2 200 décèdent par an alors que 2 500 nouveaux cas sont enregistrés chaque année.
La prévalence au sein de la population générale est de 0,5 % et 60 % des personnes infectées sont des femmes. Et la prévalence plus élevée est constatée dans les régions situées au Sud de notre pays.
Intervenant lors de la cérémonie, Dr Safiétou Thiam, Secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida au Sénégal (Cnls) estime que le Sénégal peut vaincre et éliminer cette pandémie du Sida jusqu’à ce qu’elle ne soit plus un problème de santé publique. Selon Dr Thiam, près de 21 millions de personnes, à travers le monde, sont sous-traitements antirétroviraux (Arv) sur les 36,7 millions qui vivent avec le VIH. «La prévalence au sein de la population générale est estimée à 0,5 % même si dans les groupes clés où la prévalence reste élevée, le ciblage est renforcé. Malgré tous ces résultats encourageants, d’importants défis nous attendent. Il nous faut supprimer toutes les barrières sociales qui empêchent tant d’hommes, de femmes et d’enfants d’obtenir les soins et les traitements dont ils ont besoin», lance-t-elle.
Elle soutient, en outre, que les adolescents, adolescentes, les filles et les garçons fragilisés par la pauvreté sont particulièrement vulnérables au VIH. Poursuivant, elle affirme que les personnes qui vivent avec le VIH et les populations clés sont encore marginalisées. «Il faut accélérer la mise en place d’un environnement favorable à la riposte du VIH. Le respect des droits humains et l’accès équitable aux services de santé pour tous sont les moyens incontournables et indispensables pour mettre fin à cette pandémie du Sida», fait-elle remarquer.
«En 2016, 41 mille personnes vivants avec le VIH étaient attendues dont 28 mille 311 patients déjà diagnostiqués. Et parmi ces derniers, il y a 90 % d’adultes et 64 % de femmes. Cependant, des gaps persistent encore», embraie Pr Cheikh Tidiane Ndour, chef de la division de lutte contre le Sida au ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Pour Maguette Mbodj, directrice de l’Alliance nationale des communautés pour la santé (Ancs), notre sous-région est sous les feux de la rampe depuis quelques temps. Cela, explique-t-elle, à cause du retard marqué en matière de dépistage et de mise sous Arv des patients adultes et des enfants. Mais aussi, poursuit-elle, à cause de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et de l’accès difficile aux soins pour les personnes vulnérables et les populations clés.
Mamadou Samba BARRY