(Correspondance) – Le maire de la ville de Thiès a enfin réussi la prouesse d’avoir le quorum requis pour le démarrage des travaux de la session ordinaire du conseil. Les conseillers rewmistes majoritaires ont en effet répondu présents à l’appel et ont effectivement pris part aux débats consécutifs au premier point de l’ordre du jour relativement à la présentation du plan de développement de la ville de Thiès. Lequel plan dont la réalisation doit reposer sur une enveloppe financière de 78 milliards de francs Cfa n’est, bien que pertinent, selon certains conseillers, qu’une sortie sous certains de ses aspects, du plan qui avait été élaboré et validé par l’équipe municipale sortante alors conduite par Idrissa Seck. En effet selon le vice-président du conseil départemental de Thiès Yankhoba Diattara, le maire de la ville de Thiès aurait pu gagner en temps si ses consultants qui avaient d’ailleurs pris part à l’élaboration du premier plan lui avait dit la vérité. «Vous auriez pu économiser du temps et éviter certaines dépenses si vos conseillers vous avaient dit la vérité et que vous acceptiez de vous inscrire dans la continuité. Malheureusement c’est ce qui est dommage, dans ce pays les gens ne travaillent pas sur les principes mais plutôt sur les contextes». Et de poursuivre pour regretter que le conseil est aujourd’hui presque au terme de son mandat sans pouvoir présenter à ses mandants la moindre réalisation alors que, quand ils prenaient les commandes à la tête de la mairie, des projets relevant de ce premier plan étaient déjà en cours d’exécution.
Qu’à cela ne tienne, Yankhoba Diattara de se poser la question de savoir par quel truchement la mairie va pouvoir mobiliser le budget de 78 milliards nécessaires à la mise en œuvre du plan qui vient de leur être présenté.
Ces réactions-remarques faites, les conseillers rewmistes ont simplement plié bagages pour ne pas avoir à prendre part aux autres points de l’ordre du jour comme celui relatif aux débats d’orientation budgétaires. Lequel point a, depuis deux ans, constitué une contrainte majeure au niveau de l’institution municipal. Ce qui apparait d’ailleurs clairement dans la présentation du contexte et des contraintes retenus dans les notes introductives aux débats. «Suite au blocage constaté dans le processus de vote, le budget de l’exercice 2017 a été arrêté par le préfet du département représentant de l’Etat en conformité avec la législation. Cette situation malheureuse a impacté sur nos prévisions même si le fonds spécial est venu à la rescousse pour permettre de faire face à certaines difficultés relatives au fonctionnement de l’institution». Toutes contraintes ajoutées à d’autres qui expliquent-ils, selon ledit document, le niveau élevé d’endettement de la ville qui dépasse 600 millions de francs Cfa pour les fournitures et travaux et 500 millions pour la participation à l’Adm au titre des travaux réalisés dans le Pac et le Precol. Sans compter les difficultés de mobilisation des recettes qui sont la conséquence d’une faible exploitation des niches de recettes, l’incivisme fiscal et le non versement de la participation des communes constitutives de la ville de Thiès.
Pour dire l’équation à multiple inconnues à laquelle la ville doit faire face pour répondre aux attentes des populations. Une équation qui n’est pas prête à connaître une solution si l’on en juge par l’attitude des conseillers qui jusqu’à présent refusent systématiquement de participer aux débats d’orientation et au vote du budget. Aussi reste-t-il à espérer que le maire, par souci de répondre aux attentes des populations, accepte d’accéder aux exigences des conseillers en leur présentant les comptes administratifs des exercices 2016 et 2017.
Sidy DIENG