Le Sénégal est loin de répondre aux normes de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) qui fixent le ratio un dentiste pour 10 mille habitants.
C’est la déclaration faite, hier, à Dakar, par Pr Babacar Touré, chef de service Odontologie conservatrice-endodontie. C’était lors d’un point de presse en prélude à la célébration du cinquantenaire de l’Institut d’Odontologie et de stomatologie de l’Ucad. «On est loin du ratio. Nous sommes à un dentiste pour 30 mille individus alors que la moyenne c’est un dentiste pour 10 mille personnes», fait remarquer Pr Babacar Touré, chef de service Odontologie Conservatrice Endodontie qui s’exprimait lors d’un point de presse en marge de la célébration du cinquantenaire de l’Institut d’Odontologie et de stomatologie de l’Ucad. Pour ce dernier, il est temps qu’on accepte le maximum de Sénégalais qui veulent être dentistes. A l’en croire, cette année, plus de 2 700 étudiants avaient opté de suivre des études en chirurgie dentaire. Malheureusement, regrette-t-il, la capacité d’accueil de l’établissement ne le permettait pas. Parce que, souligne-t-il, elle ne dépasse pas 60 étudiants. «Il faut que les autorités nous aident et nous appuient pour répondre aux besoins de la population», martèle-t-il.
Pr Henri Michel Benoist, chef de l’institut d’Odontologie et de stomatologie soutient pour sa part que leur école, la première école dentaire francophone, croule sous le poids des difficultés. De son avis, il faudrait que les autorités comprennent les enjeux et la nécessité d’investir et de promouvoir cette école qui compte 55 enseignants dont 50 % de rang magistral, des professeurs, maîtres de conférences et des agrégés. Car dit-il, très peu d’écoles au monde ont autant de ressources humaines de qualité.
Autre difficulté soulevée par Pr Benoist, celle liée à l’équipement et au statut juridique. Mais aussi, la concentration dans un cadre très exigu qui, selon lui, peut souvent créer des problèmes de cohabitation. «Nous avons énormément de ressources de qualité. Mais, le risque que nous craignons, c’est une implosion parce qu’une trop forte concentration d’enseignants d’un très haut niveau dans une structure qui n’est pas extensible pose problème. Et ça, ce serait très dommage quand-même que les autorités ne puissent pas en prendre conscience», prévient-il.
Mamadou Samba BARRY