La loi portant interdiction des sachets plastiques est au point mort. Les maisons, les rues et autres continuent d’être envahies par les ordures.
En marge de la célébration de la journée de la récupération, un spécialiste a listé les failles de cette loi.
La représentation nationale a adopté, le 21 avril 2015, le projet de loi relatif à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation des sachets plastiques de faible micronnage. Cette loi, promulguée le 4 mai 2015, est entrée en vigueur en janvier 2016. Malgré son application, le Sénégal est toujours en proie au fléau des déchets plastiques. Les maisons, les rues et les dépotoirs d’ordures continuent d’être envahis par les sachets plastiques.
Acteur de la filière, Macoumba Diagne doute de l’efficacité de cette loi. Pour lui, l’interdiction des sachets plastiques n’est pas la solution. Accroché hier lors de la journée mondiale de la récupération, il s’est prononcé sur cette question. Et, c’est pour souligner que «l’interdiction des sachets plastiques n’est pas la solution. Au départ, les gens ont commencé à utiliser les sachets en papier mais les sachets en plastique sont revenus parce que la loi parle de faible grammage. C’est-à-dire un sachet de 30 microns». Aujourd’hui, poursuit-il, «un business man qui fait un sachet de 35 microns n’est pas concerné. Les boutiquiers ont commencé à commercialiser les sachets en plastique parce que les gens qui importaient les sachets ont augmenté le grammage. Si nous voulons éradiquer ce fléau, il faut qu’on mette une valeur économique autour de ce déchet afin de pouvoir impliquer les populations dans la collecte parce qu’on va donner une valeur économique à ce déchet».
Ils ont ainsi profité de l’occasion pour procéder au lancement du Social Plastic Label Recuplast. «Depuis le départ, on se focalisait sur la collecte des déchets dans le but de les valoriser. On a voulu franchir une nouvelle étape qui consiste à donner une transformation finale à ces matières secondaires qui ont été recyclées pour en faire des produits utiles. De 2010 à 2013, nous avons pu collecter et valoriser plus de 3 000 tonnes de déchets plastiques. En février passé, nous avons lancé l’opération +Sénégal sans déchets plastiques+. Cette opération a augmenté le taux de la collecte», a souligné Macoumba Diagne.
Créé sur initiative de la société Proplast industrie, spécialiste dans le recyclage des déchets plastiques au Sénégal, Recuplast est à la fois système de collecte et réseau de points de vente pour acheter les déchets plastiques et vendre des produits issus du recyclage. Il crée ainsi une économie circulaire autour du plastique. L’objectif global du projet est de préserver l’environnement en éliminant la prolifération des déchets plastiques dans les rues et places publiques des villes et campagnes, lutter contre le chômage et la pauvreté, grâce à la création d’activités dans le domaine de la récupération et du recyclage des déchets plastiques à travers la mise en place de points de collecte devant permettre la commercialisation des déchets plastiques en vue de leur réutilisation dans le secteur industriel.
Magib GAYE