L’Arabie saoudite a appelé jeudi ses ressortissants à quitter “le plus vite possible” le Liban, quelques jours après l’annonce depuis Riyad de la démission surprise de Saad Hariri du poste de Premier ministre libanais.
Une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle SPA, a également appelé les Saoudiens à ne pas se rendre au Liban, sans évoquer de menace spécifique. “Vu la situation au Liban, le royaume demande à ses ressortissants en visite ou résidant au Liban de le quitter le plus tôt possible, et conseille à ses ressortissants de ne pas s’y rendre”, a indiqué cette source.
Quelques heures plus tard, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a lui aussi appelé ses ressortissants à quitter le territoire libanais “immédiatement”. Il leur a également conseillé de ne pas se rendre au Liban. Dans la soirée, c’était au tour des Émirats arabes unis de recommander à leurs ressortissants de ne pas se rendre sur le territoire libanais.
Dans l’annonce de sa démission depuis Riyad, M. Hariri avait accusé le Hezbollah et l’Iran de “mainmise” sur le Liban, disant craindre pour sa vie.
Plus tôt dans la journée, le bloc parlementaire du Hezbollah avait appelé Riyad à cesser ses ingérences dans les affaires internes du Liban et à ne pas entraîner le pays dans les crises qu’il traverse, en référence à une purge sans précédent en Arabie saoudite, où émirs, ministres et hommes d’affaires ont été arrêtés dans une opération anticorruption.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit s’exprimer vendredi dans une allocution télévisée très attendue. Dimanche, le leader du parti chiite avait accusé Riyad d’avoir contraint M. Hariri à la démission.
Dimanche, le gouvernement de Bahreïn avait également appelé ses ressortissants à éviter de se rendre au Liban et ceux qui s’y trouvent à quitter immédiatement ce pays en raison des risques qui pèsent sur leur sécurité. Bahreïn considère le Hezbollah comme une “organisation terroriste” et ne cesse de dénoncer le soutien de l’Iran aux chiites bahreïnis qui contestent le régime sunnite des Al-Khalifa.
Ces événements interviennent dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite, qui soutient M. Hariri, et l’Iran chiite, grand allié du Hezbollah. Les deux puissances régionales sont farouchement opposées sur des questions comme la Syrie, le Yémen et le Liban, où elles soutiennent des camps adverses.
Lorientlejour