Les autopsies des 26 jeunes migrantes retrouvées mortes en mer en fin de semaine dernière ont débuté ce mercredi, alors que les corps des cinq victimes d’un autre drame lundi sont arrivés à Pozzallo, en Sicile.
Le cas de ces jeunes filles – qui semblaient âgées de 14 à 18 ans – a ému en Italie mais surtout au Nigeria, d’où elles semblaient originaires et où le ministère des Affaires étrangères a réclamé une enquête internationale, évoquant “une perte monumentale et un triste moment” pour le pays.
Au total, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé 34 morts et au moins une cinquantaine de disparus depuis le 1er novembre au large de la Libye.
Dans le même temps, près de 3.000 migrants secourus ont été conduits en Italie et des centaines d’autres ramenés en Libye.
Les premières observations menées par les médecins-légistes sur les 26 corps débarqués dimanche à Salerne, au sud de Naples, n’ont pas relevé de traces profondes, comme pourraient provoquer par exemple les pales d’un moteur, a annoncé le parquet à des médias locaux.
Mais les autopsies devraient permettre de déceler des violences plus diffuses subies pendant le périple de ces jeunes filles et déterminer leur âge de manière plus précise.
Si l’enquête n’a pour l’instant rien révélé de leur histoire, les statistiques sont sombres: selon l’OIM, 80% des jeunes Nigérianes débarquant en Italie sont victimes de réseaux de prostitution.
Les 26 jeunes filles ont été retrouvées mortes lors de deux opérations de secours différentes le 3 novembre, 23 sur un canot en perdition et 3 sur un autre. Dans les deux cas, des dizaines d’autres migrants — essentiellement des hommes mais aussi des femmes — ont pu être secourus.
Selon Sine Plambech, expert en migrations à la Columbia University, les femmes représentent plus de 50% des victimes en mer, alors qu’elles ne sont que 13% sur les embarcations de fortune partant de Libye.
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