Les dizaines de personnalités saoudiennes arrêtées dans le cadre d’une purge anti-corruption sans précédent dans le royaume vont être jugées devant un tribunal, a indiqué, hier, le procureur général.
Des princes, dont le célèbre milliardaire Al-Walid ben Talal, des ministres ainsi que des hommes d’affaires ont été appréhendés, samedi, lors d’une opération coup de poing qui fait suite à la mise en place d’une nouvelle commission anticorruption présidée par le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane. «Toutes les personnes suspectées auront pleinement accès à tous les droits de la défense et les procès auront lieu de façon transparente», a affirmé, dans un communiqué, le procureur général Cheikh Saoud Al Mojeb. «D’importantes preuves ont déjà été recueillies et des interrogatoires détaillés ont eu lieu», a-t-il ajouté. Selon Cheikh Saoud Al Mojeb, qui fait lui-même partie de la nouvelle commission anticorruption formée conformément à un décret royal, les autorités ont dû mener leur enquête «dans la discrétion», afin que personne «ne puisse échapper à la justice». La commission anticorruption a mis au jour des preuves de «corruption généralisée», a affirmé son président, Khaled ben Abdelmohsen, dans un communiqué.
«Les autorités saoudiennes anticorruption (…) ont travaillé méticuleusement pendant trois ans pour enquêter sur les crimes en question», a-t-il précisé. Le ministre saoudien de l’Information avait annoncé, dimanche, que les comptes bancaires des personnes arrêtées allaient être «gelés» et que tous les biens «résultant de la corruption» seraient «restitués à l’Etat». Parallèlement aux arrestations, le chef de la puissante Garde nationale saoudienne, un temps considéré comme prétendant au trône, ainsi que le chef de la Marine et le ministre de l’Economie ont été abruptement limogés.
AFP