Ousman Sonko, qui fut aussi chef de la garde spéciale de Yahya Jammeh et de la police, est visé par une enquête. S’il y a procès, il risque la réclusion à perpétuité.
C’était l’un des bras armés du régime de Yahya Jammeh. Ousman Sonko, ministre de l’intérieur gambien de 2006 à 2016, est visé par une enquête du parquet fédéral suisse pour soupçons de « tortures et crimes contre l’humanité » depuis le 28 janvier.
Mercredi 1er novembre, estimant que les charges qui pesaient contre lui étaient suffisantes, le tribunal des mesures de contrainte bernois a prolongé sa détention une troisième fois pour une durée de trois mois afin de poursuivre l’investigation. Une décision qui fait notamment suite aux récits détaillés de trois victimes gambiennes venues témoigner à la barre.
Si M. Sonko n’est pas accusé d’avoir directement participé aux tortures, plusieurs témoins l’auraient reconnu sur les lieux des crimes, faisant de lui le complice présumé des tortionnaires, voire l’instigateur des supplices. « Passage à tabac avec des câbles, des battes, des marteaux, ou un fouet traditionnel appelé leymarr en wolof ; simulation de noyade et de suffocation avec sac en plastique, électrocution, viols et autres sévices sexuels », détaillait en septembre 2015 un rapport de Human Rights Watch (HRW) qui a déjà eu la tête de Hissen Habré.
Avec Lemonde Afrique